Les Etats-Unis vont consulter leurs alliés à propos de la réponse de l'Iran, qui s'est dit prêt à négocier avec les grandes puissances sans, toutefois, renoncer à ses « droits » de poursuivre son programme nucléaire, a annoncé samedi, la Maison-Blanche. « Nous allons consulter nos alliés à propos de la signification de la réponse iranienne », a déclaré Dana Perino, au cours d'un point de presse à bord d'Air Force One, l'avion présidentiel américain. « Nous devons voir comment réagissent les autres pays avant que nous ne donnions notre réponse officielle », a-t-elle ajouté. Il s'agit des cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, France, Russie et Grande-Bretagne) plus l'Allemagne (groupe 5+1). L'Iran avait répondu, vendredi, à l'offre faite par les grandes puissances pour l'amener à suspendre l'enrichissement d'uranium, en insistant sur le fait que de telles négociations devaient être conduites « dans le respect de ses droits et en évitant toute privation (de ses droits) par rapport aux règles internationales ». Samedi, le porte-parole du gouvernement iranien, Gholamhossein Elham, a répété que l'Iran était prêt à discuter « notamment avec le groupe 5+1 sur les points communs du paquet iranien et de l'offre des grandes puissances ». Mais il avait aussi insisté que le fait que « l'Iran ne reculerait pas sur ses droits en matière nucléaire ». La réponse de l'Iran a été accompagnée de propos de son chef d'état-major de l'armée qui a averti, samedi, que son pays fermerait le détroit stratégique d'Ormuz, par où transitent environ 40% du pétrole mondial, si ses intérêts étaient en jeu. « Tous les pays devraient savoir que si les intérêts de l'Iran dans la région sont ignorés, il est naturel que nous ne permettrons pas aux autres d'utiliser la voie maritime », a indiqué le chef d'Etat major des armées, le général Hassan Firouzabadi. Il a cependant souligné que la priorité de la République islamique était que « le détroit d'Ormuz soit ouvert ». Les Etats-Unis, comme Israël, n'ont pas exclu, récemment, un recours à la force contre l'Iran en réponse à son programme nucléaire. En réponse, le nouveau commandant de la Ve Flotte américaine, le vice-amiral William Gortney, a affirmé, samedi, que ses forces cherchaient à assurer la stabilité du golfe, tout en mettant en garde contre les conséquences de toute erreur d'appréciation. « Nous voulons la stabilité dans la région et la sécurité apporte la stabilité (...). Ainsi, nous voulons nous assurer que nous ne faisons pas d'erreurs de calculs concernant quiconque dans la région et qu'ils (les autres parties) ne font pas de mauvais calculs non plus », a déclaré le vice-amiral Gortney, lors d'une rencontre avec la presse à Manama, siège de la Ve Flotte. Le responsable américain, qui s'exprimait lors d'une cérémonie lors de la prise de ses nouvelles fonctions, était interrogé sur le risque d'un conflit armé avec l'Iran. Fin juin, son prédécesseur avait averti que les Etats-Unis ne permettraient pas à l'Iran de fermer le détroit d'Ormuz. « Ils (les Iraniens) ne le fermeront pas (...) Ils ne seront pas autorisés à le fermer », avait affirmé le vice-amiral Kevin Cosgriff. Le détroit d'Ormuz est une voie d'eau stratégique qui sépare l'Iran au nord du sultanat d'Oman au sud.