Après une absence de 17 ans, le conservatoire municipal, dont les bases étaient au centre culturel Benbadis, ex-Université populaire, a repris ses activités à l'ancienne école Léon Bourgeois, en 2003. Baptisé du nom de Abdelmoumène Bentobal, un des chantres du malouf, le conservatoire a repris des couleurs et s'est même « attaqué » au dernier concours culturel à l'occasion de la fête de l'Indépendance. « Les résultats ont été à la hauteur de nos espérances puisque quatre de nos élèves ont décroché le premier prix d'interprétation : luth, violon, piano, et art dramatique », nous dira le directeur du conservatoire, Hassan Blikaz. Les prouesses des potaches du conservatoire ne s'arrêtent pas à ce niveau, car la troupe de malouf revient d'une tournée à Grenoble, dans le cadre du jumelage ente Constantine et le chef-lieu de l'Isère. « La nouveauté a été que dans le cadre de la fête de la musique en France, nos élèves se sont produits avec ceux de l'école grenobloise, Cornélie Gemond, en interprétant des morceaux classiques algériens comme Koum tara, Bent bladi, Aleyki mini salem, ainsi que des extraits de noubet mezmoum, et ce, du 16 au 23 juin dernier », précisera notre interlocuteur. Les ateliers des écoles constantinoise et grenobloise ont tout simplement émerveillé l'assistance composée du consul général d'Algérie à Grenoble, des élus de la même ville, du comité européen et des parents d'élèves, surtout si l'on sait que les élèves français ont interprété les chansons, en langue arabe et avec le même brio que ceux constantinois. Le conservatoire municipal dispense des cours de solfège, prélude à ceux de guitare, de piano, de violon, de luth, de percussion et d'art dramatique puis, pour les plus méritants, un accès à l'atelier de malouf ou de jazz, pour des apprenants dont l'âge varie de 5 à 50 ans. Les encadreurs du conservatoire ne craignent pas de faire appel à d'autres compétences, comme les Français Christophe Louboutin et Philipe Wucher pour des cours concernant de nouvelles techniques d'apprentissage de la guitare. Ces mêmes encadreurs, Aziz Kaghouche, Malik Merouani, Mohamed Amirèche, ou encore le cheikh du violon, Rachid Boukhouiet, ne comptent pas dormir sur leurs lauriers puisqu'ils envisagent de créer une cellule avec « Beït El oud El arabi », école prestigieuse de Luth sous la houlette de la star arabe Nasseer Chamma, à la rentrée 2008/2009, ainsi que la mise en place d'un atelier pour l'apprentissage des instruments à vent, « prélude à la constitution d'un orchestre symphonique propre au conservatoire ». Tous ces efforts seraient voués à l'échec « s'il n'y avait ceux consenties par l'APC et la wilaya pour le conservatoire », conclura le premier responsable de l'établissement, quoiqu' il estime que la générosité des pouvoirs publics pourrait aller jusqu'à équiper les classes de climatiseurs pour que les cours puissent y être dispensés même au mois de juillet.