Disparition Le chantre de la chanson et de la musique constantinoises, Abdelmoumen Bentobal, est décédé, dimanche, à l?âge de 76 ans, d?un arrêt cardiaque. Il a été inhumé dans l'après-midi au cimetière central de Constantine où une foule nombreuse, composée de parents, d?amis et d?admirateurs, l'a accompagné à sa dernière demeure. Mme Khalida Toumi a présenté ses condoléances à la famille du défunt. «Bentobal, le doyen du malouf, était et restera un symbole en matière d'apport artistique intarissable. Il a consacré sa vie au service du malouf authentique», souligne le message. Quant à Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Communication, il a exprimé, dans un message adressé à la famille du regretté, «une grande émotion et beaucoup de peine d?apprendre la nouvelle du décès du frère et du compagnon de toujours, le regretté Abdelmoumen Bentobal». Et d?ajouter : «Il a énormément donné à la musique algérienne en général, au malouf en particulier» et «n'a jamais hésité à donner le meilleur de lui-même durant son long parcours d'artiste». Abdelmoumen Bentobal est né à Constantine en 1928, dans une famille de musiciens constantinois. Il entre très jeune, en 1933, à l?association Mouhibi el Fen où il a eu pour compagnons Abdelkader Darsouni et quelques autres personnages qui deviendront de grands noms de la musique constantinoise. Après la Seconde Guerre mondiale, les membres de Mouhibi el Fen se retrouvent dans l?association Nedjma Kotbia fondée en 1947 par Abdelhamid Belebdjaoui. Véritable héritier du cheikh Belebdjaoui, Abdelmoumen Bentobal a pris une place particulière dans le monde de la chanson constantinoise où il devient une référence de la tradition esthétique et orthodoxe du malouf constantinois, selon le sociologue Abdelmadjid Merdaci, fin connaisseur et auteur d?un dictionnaire de la chanson et de la musique constantinoises. Abdelmoumen Bentobal n?a pas fait ce que l?on peut appeler une carrière de chanteur et n?a pas enregistré de disques. Il a participé à la fondation, en 1983, de l?ensemble El Bestandjia, mais a surtout chanté dans les fêtes familiales ou encore à l?occasion de quelques festivals. Sa dernière apparition remonte à février 2003. Il s?est produit à Paris, dans le cadre de l?Année de l?Algérie en France. Cette référence du malouf constantinois vivait simplement. Il était chaque fin d?après-midi à la terrasse du café Nedjma, tout près du quartier Echatt qui limite la ville Souika, face à l?entrée de la rue Rebaïne-Cherif.