L'Algérie, qui dispose d'une quarantaine de ports, 11 mixtes et 2 destinés aux hydrocarbures, veut proposer un certain nombre de ces infrastructures à la privatisation. O rganisme privé basé aux Pays-Bas, chargé de fournir son expertise dans le secteur maritime, Port Fund Rotterdam préconise au gouvernement algérien de mettre en place un plan national de développement des ports en créant un fonds destiné à la promotion de l'Investissement dans les infrastructures portuaires. « On est disponible à aider l'Algérie afin d'établir un plan national pour le développement de ses ports », a estimé hier Henrik Stevens, directeur général de Port Fund Rotterdam, en marge d'un séminaire dédié à l'étude des infrastructures portuaires en Algérie. Le financement dudit fonds, ajoute-t-il, serait pris en charge par l'Etat et géré par des partenaires publics ou privés autonomes. Selon lui, son organisme a eu des contacts avec les ministères des Finances et des Transports. « J'espère que le gouvernement voudra coopérer avec nous », souhaite M. Stevens, précisant sa disponibilité à collaborer avec les compagnies nationales. Il a rappelé que Port Fund Rotterdam dispense près de 400 à 500 formations maritimes. Cet organisme est prêt, selon son premier responsable, à assurer les besoins de l'Algérie en matière de formation et l'échange d'informations et d'analyses sur le secteur portuaire maritime. Par ailleurs, afin de voir de plus près la réalité des ports en Algérie et apporter des propositions pour une gestion efficiente, un groupe d'experts de cet organisme privé hollandais est depuis quelques jours en Algérie. Le port de Béjaïa serait l'autre étape de son travail de diagnostic. Interrogé sur son intention d'investir en Algérie dans le secteur maritime, M. Stevens n'a pas écarté cette éventualité en affirmant toujours attendre « un écho favorable » des pouvoirs publics. L'Algérie qui dispose d'une quarantaine de ports, 11 mixtes et 2 destinés aux hydrocarbures veut proposer un certain nombre de ces infrastructures à la privatisation. Le processus est encore à ses premiers balbutiements. En effet, les ports d'Alger et de Djendjen sont en ligne de mire du groupe émirati Dubai Port World. Fayçal Khelil, président de la SGP Sogeports, avait affirmé en octobre 2007 que les ports algériens ne traitent que 27% de la demande. « A défaut de privatisation du port d'Alger, le marché maritime nous échappera », avait-il prévenu. Pour M. Khelil, les entreprises portuaires algériennes n'ont pas les capacités nécessaires pour stocker les marchandises importées. L'Algérie importe, avait-il indiqué, pas moins de 24 millions de tonnes de produits hors hydrocarbures par an. Les experts de Port Fund Rotterdam ont, pour leur part, une autre vision. Pour eux, les responsables du port d'Alger devraient penser à délocaliser les activités commerciales de l'enceinte portuaire et en faire un port touristique et de plaisance à l'effet de réduire les nuisances sur la capitale.