Invitée dans le cadre d'un échange culturel, la wilaya de Ghardaïa a redonné couleurs à la ville de Tizi Ouzou. En effet, la perle des Oasis a déployé sa culture, son patrimoine, ses arts et ses coutumes, et les a généreusement laissés découvrir par les habitants de la capitale du Djurdjura. L'initiative a été organisée au titre d'un festival des arts et cultures populaires, sous l'égide du ministère de la Culture du 2 au 5 juillet 2008 à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Considérée comme l'une des plus importantes régions touristiques de l'Algérie, et particulièrement du Sud, Ghardaïa a explosé dans toute sa splendeur dans un programme qui a rassemblé toutes ses richesses culturelles, artistiques répondant à tous les goûts et à toutes les curiosités. Le tout a été servi dans différentes prestations. Les plus férus des arts plastiques ont pu admirer les œuvres de l'artiste peintre Ibrahim Merdoukh. Enfant de la région, ses tableaux ont été une image parlante de la beauté architecturale de la région, lieu de prédilection des touristes, architectes, ethnologues et historiens. Parallèlement, une exposition artisanale de tissages et de bijoux a été présentée. En effet, la wilaya de Ghardaïa est réputée, à travers le territoire national, pour ses tissages, dinanderie d'art, vannerie, poterie et tapisserie (la Fête nationale du tapis est célébrée chaque année au mois de mars). Ainsi, des tapis renommés dans la région ont été de la partie : le tapis Metlili, le tapis menia, et le plus connu le tapis de Béni Isguen et sont souvent appelés à des participations internationales. Aussi, des conférences sur « l'art plastique à Ghardaïa » et sur « l'expérience de la poésie d'expression amazigh à Ghardaïa » ont été données. Ainsi, lors d'un récital poétique amazigh présenté par les poètes Fekkar Abdelouhab et Lassaker Youcef, les assistants ont constaté la grande parenté des deux expressions linguistiques, le berbère et le m'zabi. Des représentations folkloriques ont égayé l'assistance. Des parades de zorna, d'el baroud « el halqa » et du « dendoun » ont rythmé le festival. Plus loin, les invités de Ghardaïa ont apprécié certaines régions de Kabylie lors de sorties organisées à leur intention. Ainsi, ils ont pris part au festival de la poterie qui a eu lieu à Maâtkas. L'organisation de cette initiative culturelle est une manière de donner la chance aux amateurs des arts et découvrir les potentialités du domaine artistique. « La ville de Ghardaïa n'est hélas pas dotée d'une maison de la culture, celle-ci est inscrite dans un projet de réalisation qui se fera incessamment », nous informe M. Bahriz, délégué et l'un des organisateurs du festival. Le but est aussi d'informer et de sensibiliser les gens sur la nécessité de la préservation de ce patrimoine culturel ancestral. Ghardaïa, qui a déjà fait ses bagages, nous donne rendez-vous en novembre. Tizi Ouzou sera invitée dans le cadre de l'échange culturel. Après Boumerdès et Tizi Ouzou, la perle des Oasis va reprendre les rênes pour sillonner trois autres villes : Tiaret, Aïn Témouchent pour finir avec Tamanrasset.
