Première destination choisie par les vacanciers interrogés : l'Algérie — dans les grandes lignes : la côte pour ceux qui vivent dans le Sud et l'intérieur du pays pour ceux qui passent leur été en famille. Non pas que les infrastructures soient très développées, mais plutôt pour limiter les frais. « Ceux qui séjournent dans leur famille n'ont pas à supporter les coûts d'hébergement », souligne Mohamed Yazid Boumghar, statisticien-économiste chargé de recherche au Centre de recherche appliquée en économie pour le développement. En seconde position : la Tunisie, « où pour 120 000 DA, un couple avec un enfant en bas âge peut prétendre passer quinze jours agréables en demi-pension, sans se priver, en se payant des loisirs, des animations… », explique un ancien cadre du tourisme et ancien directeur d'hôtels publics et privés haut de gamme en Algérie. A Ouargla, Houria Alioua note que la proximité avec la wilaya d'El Oued favorise les séjours en Tunisie. « Les familles qui s'étaient exilées là-bas pendant la guerre de libération ont gardé des relations privilégiées avec les Tunisiens et certains ont même des résidences secondaires. » Mais si les Tunisiens annoncent plus d'un million de touristes algériens attendus pour cette année, certains professionnels du tourisme constatent une attirance de plus en plus marquée pour le Maroc. « Beaucoup de gens, déçus par la qualité de l'accueil et la concentration d'Algériens, ne partent plus en Tunisie, remarque Yacine Alim à Mostaganem. Ils essaient de plus en plus le Maroc. La proximité aidant. Mais le budget nécessaire est beaucoup important – prix du billet d'avion oblige. D'Oran, deux vols sont possibles vers Fès ou Casablanca, une bonne destination pour du tourisme balnéaire et où les hôtels sont bon marché. »« Le Maroc est définitivement une destination qui monte, témoigne un ancien cadre du tourisme et ancien directeur d'hôtels publics et privés haut de gamme en Algérie. Alors que la Tunisie ne propose qu'un tourisme balnéaire, le Maroc est séduisant pour la multiplicité de ses produits touristiques, on peut aussi y faire du tourisme culturel ou historique, par exemple. Cet engouement est également lié à la saturation. Ceux qui ont un pouvoir d'achat assez important en ont assez de revenir chaque année en Tunisie et ont envie d'aller voir ailleurs. » Enfin, ceux qui partent en France ont généralement des amis ou de la famille, un pied-à-terre. Le visa est une donnée fondamentale pour un séjour en Europe : sans lui, l'Espagne aurait beaucoup plus de succès, de l'avis de tous. D'autant que le bateau est beaucoup plus accessible que l'avion.