La demande de clarifications par rapport au projet de l'union pour la méditerranée n'a jamais été une condition pour la participation de l'Algérie au sommet de Paris. Le problème ne s'est jamais posé ainsi », déclare le ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci. Le chef de la diplomatie algérienne vient ainsi rendre plus incompréhensible l'hésitation algérienne avant de donner son ok pour la participation au sommet de l'union pour la méditerranée (UPM). Pour Mourad Medelci, l'Algérie avait effectivement demandé des clarifications par rapport à ce projet qu'elle n'a pas considérées comme des conditions à sa participation. « L'Algérie voulait savoir quelle valeur ajoutée l'UPM pouvait apporter par rapport au processus de Barcelone », a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos, qui a effectué, hier, une visite de travail en Algérie. Une partie des clarifications, a-t-il annoncé, a été donnée. Il s'agit, selon ses dires, de la création des institutions et des commissions paritaires à tous les niveaux de cette union (présidence et secrétariat général). Les clarifications ont aussi porté, a-t-il dit, sur la création d'une ambiance à travers un dialogue politique et la circulation des personnes. « Sur ces points, nous avons eu des éléments de réponse », a-t-il assuré en précisant que la mise en place des projets concrets reste pour le moment symbolique. « Je suis sûr que la liste des projets sera plus longue, mais il faut du temps pour les faire mûrir », a-t-il précisé. Pour le reste des clarifications demandées, elles seront fournies après le sommet de 13 juillet à Paris. « La déclaration de Paris va apporter d'autres réponses, notamment en ce qui concerne le secrétariat de l'UPM et sa localisation », a-t-il précisé encore. S'exprimant sur le même sujet, le ministre espagnol a estimé que son pays s'engage à défendre trois points essentiels à paris. D'abord, a-t-il affirmé, il y a le lancement du dialogue politique : « La priorité pour l'Espagne est de relancer le dialogue politique (entre pays de la Méditerranée), en réunissant un sommet tous les deux ans des membres de l'UPM. » Le responsable espagnol a plaidé aussi pour l'identification de projets concrets. Comme son homologue algérien, le ministre espagnol a insisté également sur la création des institutions de l'UPM qui ont manqué dans le processus de Barcelone. « Il faut faire sentir aux opinions publiques de tous les pays que cette institution est proche d'elles », a-t-il enchaîné. L'autre question abordée lors de cette conférence concerne le conflit sahraoui. Les deux ministres ont affirmé que Alger et Madrid ont le même avis sur la question du Sahara occidental, qui est « un problème de décolonisation qui devrait être traité dans le cadre de l'ONU et du conseil de sécurité ». « L'Espagne appuie les efforts du secrétaire général des Nations unies sur le Sahara occidental et appelle les deux parties (le Maroc et le Polisario) à trouver une solution à ce conflit sur la base de la légalité internationale », a expliqué Miguel Angel Moratinos en précisant que son pays ne ménagera aucun effort pour trouver une solution à ce problème. Le diplomate espagnol a estimé, dans la foulée, qu'il est urgent et nécessaire de lancer l'union maghrébine (UMA). A l'issue de la visite du ministre espagnol, de nombreux accords ont été conclus. Mourad Medelci a évoqué, à cet effet, l'entrée en vigueur de la convention algéro-espagnole d'extradition, signée en décembre 2006, après l'échange des instruments de ratification. Affirmant l'engagement des deux pays à densifier leur relation dans tous les domaines, notamment la lutte contre le terrorisme et la criminalité, les deux ministres se sont entendus sur l'installation de deux groupes de travail qui s'occuperont de la coopération dans le domaine énergétique et dans d'autres segments de l'économie.