Des relations denses, de qualité et de confiance lient les deux pays. Sahara occidental, l'UMA, l'UPM, et les relations bilatérales. Ces questions ont constitué l'axe des discussions entre Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères et son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos. Ce sont les sujets que les deux diplomates ont décortiqué lors d'un point de presse animé mercredi dernier à la résidence El-Mithak. Sahara occidental: histoire de décolonisation Les deux ministres qualifient le conflit du Sahara occidental de question de colonisation. «L'Algérie et l'Espagne se rejoignent sur le fait que le problème du Sahara occidental est une question de décolonisation qu'il faut traiter dans le cadre de la légalité internationale», a déclaré M.Medelci lors de ce point de presse. Il enchaîne: «Nous encourageons les deux parties concernées à mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité» pour arriver à un règlement définitif de ce conflit. Pour M.Moratinos, le règlement de ce conflit ne peut parvenir que dans «le cadre de la légalité internationale et l'application des résolutions du Conseil de sécurité». Il encourage les deux parties (le Maroc et le Front Polisario) à «oeuvrer pour aboutir à une solution qui puisse permettre l'autodétermination du peuple sahraoui». S'agissant de l'Union du Maghreb arabe (UMA), le responsable espagnol estime que l'Espagne s'est engagée à établir des rapports privilégiés avec les pays de la région. «Il est nécessaire que le Maghreb arabe se construise le plus rapidement possible», annonce-t-il. L'UPM et les «clarifications» d'Alger Dans une sortie inattendue, le ministre Medelci explique que la demande de «clarifications» sur le projet de l'UPM, formulée par l'Algérie, lors du Forum méditerranéen qui s'est tenu en juin dernier à Alger, «n'a jamais conditionné la participation de l'Algérie au Sommet de Paris». Le ministre affirme que «la question ne s'est pas posée ainsi». Pour le ministre, la demande de clarification est une revendication de tous les pays participants à ce forum et pas seulement de l'Algérie. Il réaffirme qu'il y a un consensus selon lequel l'UPM doit avoir une «valeur ajoutée» par rapport au Processus de Barcelone. L'UPM pourrait constituer un cadre pour aborder des questions qui n'ont pas été suffisamment traitées par le Processus de Barcelone. Toutefois, le ministre avoue qu'«une partie des clarifications demandées a été expliquée». Il mentionne, entre autres, la création des institutions et des commissions paritaires et la circulation des personnes. Sur ce point, M.Medelci assure que «nous avons eu des éléments de réponse». Le chef de la diplomatie précise qu'il «reste encore d'autres réponses qui seront fournies après le Sommet du lancement de l'UPM» prévu pour demain dimanche à Paris. De son côté, le ministre espagnol explique que l'Espagne cible trois objectifs. D'abord, l'UPM aura pour objectif important de rehausser le niveau du dialogue politique dans la région. M.Moratinos explique que «l'Espagne espère la tenue tous les deux ans d'un Sommet de l'UPM pour faire le bilan de ce qui a été réalisé et établir les stratégies futures». Le deuxième objectif est de créer de nouvelles institutions favorisant un partenariat équitable entre les deux rives de la Méditerranée. Le troisième objectif, explique M.Moratinos, est qu'il doit y avoir une volonté de mettre en place des projets concrets. Des relations bilatérales «denses» Les deux pays ont procédé à la mise en vigueur de la convention algéro-espagnole d'extradition, signée en décembre 2006, après l'échange des instruments de ratification intervenu mercredi entre les deux ministres. «La signature du procès-verbal d'échange des instruments de ratification relatifs à la convention d'extradition est un signe des relations de confiance qui lient les deux pays», a-t-il indiqué. Le ministre a, également, rappelé la signature en juin dernier à Alger d'une convention algéro-espagnole en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Concernant la question de l'immigration, le chef de la diplomatie algérienne a déclaré que les deux pays oeuvrent à faire de cette question «un sujet de coopération et non pas un point de discorde». Pour ce qui est de la coopération bilatérale dans le domaine énergétique, M.Medelci a fait savoir qu'un groupe de travail a été installé pour dégager les perspectives de coopération dans le domaine des énergies non renouvelables et l'interconnexion électrique. Interrogé, par ailleurs, sur le problème de l'immigration clandestine, M.Medelci a indiqué que la lutte contre ce fléau «interpelle la conscience de tout un chacun». Interrogé sur l'extradition des 70 prisonniers algériens en Espagne, M.Moratinos précise qu' «il s'agit d'une affaire de justice. Je n'ai pas de commentaire», conclut-il.