Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a affirmé, mercredi dernier lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien, Mourad Medelci, que l'union pour la Méditerranée (UPM), qu'il a qualifiée de «Barcelone Plus», vise à atteindre trois objectifs clairs. Il s'agit en premier lieu, a-t-il indiqué, de rehausser le niveau du dialogue politique dans la région avec un engagement de discuter de toutes les questions. Le deuxième objectif est la mise en place de nouvelles institutions à même de favoriser un partenariat équitable entre les deux rives du Bassin méditerranéen. «Le secrétariat général de l'UPM donnera une impulsion au niveau des relations de coopération entre les pays de la région», a indiqué M. Moratinos avant d'ajouter que le troisième objectif est la mise en place de projets concrets. Abordant la question de la construction du Maghreb, le chef de la diplomatie espagnole a déclaré que son pays accorde la plus grande priorité à l'ensemble maghrébin. «Nous avons hâte de voir créer l'UMA. Il est urgent et nécessaire que le Maghreb se construise», a déclaré M. Moratinos en ajoutant que son pays s'est engagé à établir des rapports avec cette région. Par ailleurs, à la question de savoir si l'Algérie a obtenu des clarifications nécessaires pour sa participation au sommet de Paris, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a souligné que la demande de clarifications n'a jamais conditionné la participation de notre pays. «Il y a un consensus que l'UPM doit avoir une valeur ajoutée par rapport au processus de Barcelone. Elle pourrait constituer un cadre pour aborder des questions qui n'ont pas été suffisamment traitées par le processus de Barcelone», a-t-il précisé. Il convient de signaler que M. Medelci et Moratinos ont abordé plusieurs questions, notamment les relations bilatérales entre l'Espagne et l'Algérie. A cet effet, les deux parties ont signé le procès-verbal d'échange des instruments de ratification relatifs à la convention d'extradition. Concernant la coopération bilatérale dans le domaine énergétique, M. Medelci a déclaré qu'un groupe de travail a été installé pour dégager les perspectives de coopération dans le domaine des énergies non renouvelables. Il a annoncé également la création d'un autre groupe de travail qui œuvrera à encourager la présence des opérateurs économiques espagnols en Algérie. Concernant la question de l'émigration, M. Medelci a déclaré que les deux pays œuvrent à faire de cette question «un sujet de coopération et non un point de discorde». La question du Sahara occidental a été également abordée par les deux ministres. M. Maratinos a déclaré que le sujet a été abordé d'une manière positive et constructive. Il a réaffirmé par ailleurs que l'Espagne appuie les efforts du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental et appelle le Maroc et le Polisario à trouver une solution à ce conflit sur la base de la légalité internationale. «L'Algérie et l'Espagne sont d'accord que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qu'il faut traiter dans le cadre de la légalité internationale», a affirmé M. Medelci. C. B.