A quelques jours du lancement du sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), l'Espagne, à travers son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Miguel Angel Moratinos, en visite en Algérie mercredi, a voulu afficher les objectifs à réaliser lors du sommet de Paris. Le chef de la diplomatie espagnole a estimé que cette union aura pour objectif majeur de rehausser le niveau du dialogue politique dans la région. "L'Espagne espère la tenue chaque deux ans d'un sommet de l'UPM pour faire le bilan de ce que a été réalisé et établir les stratégies futures, notamment dans le domaine du dialogue politique", a déclaré M. Moratinos lors d'un point de presse animé conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. L'Union pour la Méditerranée aura, également, pour objectif d'établir de nouvelles institutions à même de favoriser un partenariat équitable entre les deux rives du Bassin méditerranéen et d'identifier des projets concrets, a-t-il ajouté. De son côté, M. Medelci, ministre des Affaires étrangères, a rappelé que le Forum méditerranéen, tenu à Alger en juin dernier, a été l'occasion pour plusieurs pays de demander plus de clarifications sur le projet. "Cette demande de clarifications n'a jamais conditionné la participation de l'Algérie au sommet de Paris", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il y a un consensus que l'UPM doit avoir une "valeur ajoutée" par rapport au processus de Barcelone qui a traité avec une manière insuffisante un bon nombre de questions. L'UPM, poursuit-il, pourrait constituer un cadre idéal pour aborder ces questions. "Nous devons créer une ambiance pour examiner certains problèmes, comme la circulation des personnes", a souligné le chef de la diplomatie algérienne. Abandonnant le sujet de l'UPM, Mourad Medelci a affirmé que les relations entre l'Algérie et l'Espagne sont de qualité et de confiance. "La signature du procès-verbal d'échange des instruments de ratification relatifs à la convention d'extradition est un signe des relations de confiance qui lient les deux pays". Concernant la question de l'émigration, le chef de la diplomatie algérienne a déclaré que les deux pays oeuvrent à faire de cette question "un sujet de coopération et non pas un point de discorde". Pour ce qui est de la coopération bilatérale dans le domaine énergétique, Medelci a fait savoir qu'un groupe de travail a été installé pour dégager les perspectives de coopération dans le domaine des énergies non renouvelables et dans l'interconnexion électrique. En outre, un autre groupe de travail a été également créé pour permettre aux opérateurs économiques espagnols d'être plus présents en Algérie, a indiqué le ministre, ajoutant que la prochaine étape consiste à faire de la coopération bilatérale une coopération plus concrète et plus substantielle. Concernant l'Union du Maghreb arabe (UMA), le responsable espagnol a indiqué que son pays est prêt à apporter son soutien pour faciliter sa construction. Quant à la question du Sahara Occidental, l'Algérie et l'Espagne se rejoignent sur le fait que ce conflit est une question de décolonisation qu'il faut traiter dans le cadre de la légalité internationale, et encouragent les deux parties (le Maroc et le Front Polisario) à œuvrer pour aboutir à une solution qui puisse permettre l'autodétermination du peuple sahraoui.