De nombreux professeurs de mathématiques, des didacticiens et des inspecteurs de l'éducation et de la formation ont participé, hier, aux journées nationales des mathématiques. Cette rencontre, première du genre, organisée par le ministère de l'Education nationale au lycée Hassiba Ben Bouali, à Alger, vise, d'une part, l'identification des difficultés rencontrées dans l'enseignement des maths et, d'autre part, la définition d'une didactique adéquate permettant de mieux enseigner cette matière dans les cycles primaire, moyen et secondaire. Dans son intervention, le ministre de l'Education nationale, M. Benbouzid, a insisté sur le fait que le développement des sciences mathématiques et l'accroissement des connaissances imposent une mise à jour des programmes, articulée autour d'une nouvelle répartition des savoirs mathématiques sur les trois cycles. « Cette initiative s'inscrit dans la dynamique de la réforme du système éducatif qui a adopté l'approche par compétence dans l'élaboration des programmes et l'apprentissage. Consacrant l'interdisciplinarité, nous replacerons les mathématiques dans ce nouveau contexte éducatif », dira l'orateur. M. Benbouzid a dénoncé, à l'occasion, la mauvaise habitude consistant à accorder peu d'importance à certaines branches des mathématiques (probabilités, statistiques, géométrie), car réputées difficiles, mais pourtant utiles aux autres disciplines telles que la physique, la technologie, la biologie et l'économie. Et pour remédier à cette « injustice », il s'est engagé à réhabiliter ces matières. Comment ? M. Benbouzid a annoncé la création, à partir de l'année prochaine, de quatre lycées d'excellence en mathématiques, et ce, dans quatre wilayas du pays. « Ce seront des lycées pilotes. Nous évaluerons à la fin de l'année les résultats de cette expérience et par la suite nous envisagerons la création de grandes écoles de maths », a déclaré le ministre. Par ailleurs, les enseignants présents à cette réunion ont, à l'unanimité, affirmé que, aujourd'hui, les mathématiques, une matière importante qui ouvre les portes à la technologie, font l'objet d'une certaine désaffection chez les élèves. La moyenne nationale en maths est de 7,57/20. Un fait, faut-il en convenir, pas très encourageant. Une analyse des résultats des examens officiels obtenus au BEF (brevet d'école fondamentale) session juin 2004, élaborée par le département de Benbouzid, confirme cette réalité. L'analyse du ministère de l'Education fait également ressortir que la réussite à l'examen du BEF a été favorisée beaucoup plus par les performances obtenues dans les épreuves d'éducation technologique, de langue arabe, d'éducation civique et d'éducation islamique. Il est révélé encore que l'examen qui cause et suscite l'échec au BEF est fondamentalement dû à la remarquable faiblesse des résultats obtenus en mathématiques. Le constat est valable autant pour le Nord que pour le Sud. L'échec en maths, selon les observations émises par les enquêteurs, est dû apparemment - ce ne sont que des hypothèses - à la surcharge des programmes d'enseignement, aux méthodes didactiques inappropriées et à la défaillance des programmes de formation des enseignants. Ces hypothèses doivent être, selon un enseignant, validées par des études de terrain permettant alors d'identifier de manière claire et précise les vraies causes de l'échec, ainsi que des évaluations des connaissances et des compétences en mathématiques, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. A préciser que les travaux de ce séminaire prendront fin aujourd'hui. Les participants sont ainsi invités à émettre d'autres recommandations pour améliorer l'enseignement des maths.