La réconciliation tant prônée chez les militants du FLN (toutes ailes confondues), en vue de l'organisation du congrès rassembleur, est mise à rude épreuve depuis quelque temps. Même si beaucoup de militants s'en cachent, le malaise est bien perceptible parmi la base du vieux parti. Une base militante qui ne comprend pas toujours, mieux qui n'approuve pas tout le temps les « verdicts » de la hiérarchie. La réunion tenue lundi dernier à Constantine par les « responsables locaux » du parti au niveau de la salle de conférences Ibn Badis (ex-UP) a été encore une fois l'illustration même de ce rapprochement pénible qui lie depuis quelque temps les légalistes et les redresseurs. La commission locale de préparation du huitième congrès, « installée » par Tou le 4 décembre dernier, s'est trouvée encore une fois en pleine ligne de mire. Extrêmement décriée par l'aile des redresseurs libres conduite par Bouledjamar, cette commission ou sa composante ne semble pas trouver grâce aussi aux yeux d'un bon nombre de militants dont certains étaient présents lundi dernier et n'ont pas hésité à le faire savoir. En effet, cette réunion, qui se voulait un espace de débat sur les amendements à proposer concernant les statuts du vieux parti, a été interrompue vers la fin avec quelques déclarations qui peuvent en dire long sur les réelles pensées des franges qui constituent le FLN, particulièrement au niveau de la base. Avant cela, l'ex-mouhafedh Bouhouche (légaliste) quittera vite la tribune après y être resté un bref moment et n'assistera même pas au débat, laissant le soin au représentant des ex-redresseurs, en l'occurrence Mezaouda, de mener les débats. Ce dernier restera en compagnie des membres de ladite commission qui avait soumis les conclusions de ces travaux (propositions d'amendement) à l'assistance. Le malaise qui secoue les militants du FLN devenait perceptible au fil des discussions. M. Mezaouda se permettra même plus tard de répondre à un militant qui s'interrogeait si la réconciliation n'allait pas se faire au détriment des ex-redresseurs, que lui-même avait été exclu du parti et que maintenant « je me trouve à la mouhafadha contre le gré de certains ». Une réponse qui ne devait pas faire plaisir aux partisans de Bouhouche et qui en dit long sur l'état d'esprit qui règne chez les réconciliés. D'aucuns pensent que cette réunion, organisée sous le couvert de débats autour des amendements, visait d'abord à donner une certaine légitimité à une commission installée dans des conditions fort décriées par tous. D'ailleurs, les discussions, qualifiées par un ancien moudjahid de débats byzantins, ont tourné autour de détails insignifiants sur des articles inhérents au fonctionnement du parti.