Le procès en appel des auteurs de l'agression contre les femmes à Hassi Messaoud, il y a plus de trois ans, s'ouvre aujourd'hui à la cour de Biskra après deux renvois successifs. Sur les 38 femmes victimes de cette violence, 5 seulement étaient présentes à l'audience du 16 juin dernier, alors que 7 de la trentaine de bourreaux étaient dans le box des accusés. Le face-à-face entre ces derniers et leurs victimes a été très douloureux. Il a réveillé des souvenirs assez proches de cette nuit du 13 juillet 2001 lorsqu'une horde de jeunes chauffés à blanc par l'imam du quartier a décidé de faire une descente punitive contre une quarantaine de femmes vivant seules au quartier d'El Haïcha, à Hassi Messaoud. Violations de domiciles, agressions physiques, tortures, séquestrations, viols et mutilations ont été les procédés utilisés par ces jeunes désœuvrés sous la pression de leurs parents. La justice a cédé en faisant tomber une bonne partie des charges retenues contre les auteurs. Le ministère public a fait appel au premier verdict condamnant 2 accusés à trois ans de prison et 10 autres à un an et six mois, alors que 17 autres ont été acquittés. Au mois de juillet dernier, les victimes ont interpellé le président de la République, le suppliant de leur « rendre justice » afin qu'elles soient « réhabilitées ». Aujourd'hui, encore une fois, elles vont affronter le regard agressif de leurs bourreaux et supporteront pour une énième fois la douleur de leur blessure béante.