Le procès en appel des femmes violées de Hassi Messaoud s?ouvre, aujourd?hui, à Biskra. La cour de cassation de cette wilaya devrait se prononcer enfin sur cette affaire qui a défrayé la chronique puisque la justice a été saisie, il y a déjà deux ans. Le premier procès s?est déroulé le 15 juin 2002, à Ouargla. Les victimes avaient alors estimé que les peines prononcées contres leurs bourreaux étaient souples par rapport aux «crimes» commis. Le procureur de la République a alors fait appel et l?affaire a été rejugée. La première audience a été programmée une première fois le 15 décembre dernier, mais a été reportée, vu que sur les 28 accusés, 5 seulement ont daigné répondre aux convocations et se présenter au tribunal. Pour rappel, près de 70 personnes soupçonnées d?avoir participé aux viols et agressions «collectives» ont été convoquées par la justice, 28 prévenus ont été traduits devant le tribunal de Ouargla. Verdict : dix acquittements, une peine de six mois de prison ferme, seize accusés ont écopé d?une année d?enfermement alors que deux seulement se sont vus condamnés à trois ans de prison ferme. Des sentences jugées, encore une fois, trop «légères». Pour rappel, les faits remontent au soir du 13 juillet 2001, lorsqu?une horde de 400 personnes s?est attaquée à des femmes de ménage qui exerçaient dans des sociétés pétrolières et vivaient seules dans des bidonvilles appelés «El-Haicha», à Hassi Messaoud. Elles ont été violées et violentées par des hommes des cités alentour à la suite d?un prêche incendiaire les accusant de prostitution. Elles seront 39 femmes à subir les pires atrocités de leur vie. Depuis, elles attendent que justice leur soit rendue.