À l'Hôtel des Finances, à 8 h 45, une quinzaine de personnes attendent patiemment l'arrivée des fonctionnaires de la conservation foncière pour retirer leurs carnets fonciers. Vers 9 heures, les bureaux étaient toujours fermés, à part la présence de deux ou trois agents, il semble que c'est chose courante dans les services de l'Hôtel des Finances. La tension monte chez le public qui ne se gêne pas d'exprimer sa colère devant tant de désinvolture de la part de ces agents de l'Etat, qui sont payés pour être à la disposition des administrés. Un citoyen, qui réside à Kénadsa, venu pour retirer son livret foncier, raconte qu'il s'est présenté plusieurs fois mais qu'il n'a pu l'obtenir. Un autre citoyen d'un âge mûr, rencontré, lui aussi écoeuré, raconte que les gens qui attendaient au niveau de ce service ont dû frapper à la porte d'un bureau d'une responsable qui devait la fermer pour éviter de recevoir le public. Notre interlocuteur dira que, venu s'enquérir d'un dossier de livret foncier, il s'entendra finalement dire par la dame, visiblement de mauvaise humeur, que « l'enquête du cadastre est arrivée, il faut renouveler votre dossier », dossier qu'il avait, assure-t-il, déjà constitué il y a plusieurs mois. C'est un véritable parcours de combattant que doit livrer l'administré pour obtenir le livret foncier à cause des procédures et des lenteurs d'une administration indifférente à la souffrance des usagers. Pour revenir à l'absentéisme, le phénomène touche la plupart des administrations et organismes publics, quelques rares institutions font cependant exception. Par contre, les services déconcentrés de l'Etat, à l'instar des services domaniaux et des finances sont les plus touchés par le fléau de l'absentéisme car il est rare de trouver les fonctionnaires à leurs postes à 8 heures et à 13 heures, comme l'exigent les horaires de travail.