Résumé de la 1re partie Des agents du Deuxième Bureau s?étaient rendus au cabinet du docteur Andrieux pour le charger d?une mission délicate. Malgré son refus, Andrieux glisse dans le monde des espions. Il s?apprête à accomplir sa première mission. Michel Bertier arrive immédiatement, la main tendue. Le médecin le connaît bien. Cela fait plusieurs mois qu'il le soigne pour une maladie des disques de la colonne vertébrale particulièrement douloureuse. L'homme lui a semblé sympathique. Mais justement, n'est-ce pas là une qualité requise pour un agent secret ? Le médecin remarque la serviette de cuir noir qu'il serre sous son bras gauche. Elle n'est pas très épaisse. «Je dois partir tout à l'heure pour un voyage à l'étranger, et en avion, mon dos me fait toujours souffrir. Que pourriez-vous faire pour moi, docteur ?» Le docteur Andrieux garde son caIme, mais son c?ur bat plus vite... Il dit de sa voix la plus naturelle : «Déshabillez-vous, je vais vous faire une piqûre.» Le docteur Andrieux passe dans son laboratoire et emplit une seringue d'un puissant narcotique. Son patient retire sans méfiance sa veste, qui va rejoindre, sur la chaise, la petite serviette de cuir noir. La piqûre est faite en quelques secondes. Instantanément l'espion sombre dans l'inconscience. Le docteur Andrieux n'a plus qu'à ouvrir la seconde porte de son cabinet, celle derrière laquelle se tenait Jérôme Martin, l'homme du Deuxième Bureau... Celui-ci se précipite sur la serviette noire, l'ouvre et considère quelques instants les feuillets qu'il en a sortis. Il sort alors d'une maIlette d'autres plans, apparemment semblables et les met à leur place, puis quitte le cabinet sans dire un mot. Peu après, le docteur Andrieux convainc, sans peine, Michel Bertier qu'il a été victime d'un malaise et celui-ci repart sans méfiance. Après cette parenthèse romanesque, la vie du docteur Andrieux reprend comme avant, le cabinet est surchargé, la clientèle toujours aussi nombreuse. Le 15 décembre 1977, en consultant, en début d'après-midi son carnet de rendez-vous, le docteur Andrieux manque de s'étrangler : son assistante a écrit Béchard. Le colonel Béchard, du Deuxième Bureau ! Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Il lui avait promis qu'il n'entendrait plus jamais parler de lui... Tout en recevant ses patients de l'après-midi, le docteur se jure bien une chose : cette fois, quoi que lui demande le colonel Béchard, il refusera. Il est enfin dix-neuf heures trente... Le sexagénaire entre dans le cabinet. Il s'instaIle sans aucune gêne apparente dans le fauteuil. Son expression trahit même une certaine arrogance. «Je vous avais promis que vous n'entendriez plus jamais parler du Deuxième Bureau, et je tiens parole. Je n'appartiens pas au Deuxième Bureau, docteur Andrieux, pas plus que mon subordonné Jérôme Martin, pas plus, évidemment, que notre agent au ministère de la Défense, Michel Bertier. Pour prendre livraison des documents qu'il s'était procurés, nous avions besoin d'un contact discret. J'ai pensé au cabinet d'un médecin. Comme il était votre patient depuis quelques mois, c'est vous que nous avons choisi. Plusieurs personnes ont rendez-vous à des heures différentes, elles ne se connaissent pas, elles ne se verront jamais : on ne peut rien imaginer de plus sûr et de plus anonyme.» (à suivre...)