Agée à peine de dix ans, Nassima Saïfi allait plonger dans un tourbillon infernal et voir sa vie virer au cauchemar suite à un accident de la circulation survenu par une journée ensoleillée de l'année 1998. En ce jour funeste, un camion la percute violemment, alors qu'elle marchait tranquillement sur le bitume d'une artère à grande circulation de la ville de Mila. Pour la fillette, le prix à payer sera terrible : elle sera amputée de la jambe gauche, et à ce moment-là, nous avouera-elle, elle aura du mal à comprendre ce qui lui arrive avant d'être confrontée à l'horreur d'une réalité dont elle mesurera, à ce moment-là, toutes les conséquences. Après une descente aux enfers et une déprime interminable, elle sortira la tête de l'eau grâce à un tempérament trempée que lui reconnaît volontiers Hocine Saâdoune, son coach attitré. Elle s'investira à 100 % dans la pratique de l'activité sportive, et très vite son entourage décèlera en elle une graine de championne. Au bout de trois années de pratique, la consécration l'attend au bout d'un parcours où le poids de la sueur allait se mesurer en termes de performances. Elle obtient un premier record du monde au lancer du disque avec un jet de 35,18 m obtenu aux récents jeux africains d'Alger. Un an plus tard, elle améliorera son propre record lors du championnat arabo-africain disputé fin juin 2008 à Tunis, où elle sera créditée d'un jet de 28,54 m. Aujourd'hui, son vœu est de décrocher une médaille d'or aux prochains jeux para-olympiques de Pékin et, pour cela, l'on peut lui faire confiance.