L'Exécutif dévoile son plan antispéculation qui touche, cycliquement, les produits agricoles de large consommation. En effet, le conseil de gouvernement a examiné et adopté, hier, le système de régulation des produits agricoles présenté par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Un système qui vise à réduire le risque de pénurie de certains produits, comme la pomme de terre, et à réguler le marché. L'Etat met, à cet effet, les moyens. « Une enveloppe budgétaire de 3 milliards de dinars sera consacrée à la réalisation de cet objectif », a affirmé le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la réunion du conseil de gouvernement. Selon lui, tous les agriculteurs et opérateurs qui disposent de moyens de stockage et de chambres froides peuvent intervenir dans cette opération. L'Etat payera les frais de cette opération et assurera les conditions de stockage des produits, tout en garantissant à l'opérateur ou à l'agriculteur un bénéfice de 25% », explique-t-il en citant l'exemple de la pomme de terre, dont les prix ont sensiblement baissé ces dernières semaines provoquant des appréhensions chez les producteurs. Afin d'aider les producteurs de la pomme de terre et d'éviter une nouvelle crise, le gouvernement, ajoute-t-il, a décidé d'acheter la surproduction à un prix référentiel de 20 DA/kg. Entamée il y a une semaine, cette opération consiste à acheter, selon l'orateur, entre 100 000 et 150 000 tonnes de pomme de terre. « Mais l'opération est limitée dans le temps. Elle s'étale du 10 juillet au 15 août prochain », note-t-il. La production emmagasinée restera en revanche sous la disposition de l'Etat qui choisira le moment de sa présentation sur le marché. « L'Etat jouera le rôle de demandeur quand il y a une surproduction et d'offreur de produits quand il y a pénurie », dit-il. La mise en place de ce dispositif vise à assurer, enchaîne-t-il, la régulation des approvisionnements du marché et la protection des revenus des agriculteurs, tout en préservant le pouvoir d'achat des consommateurs. « La mesure peut s'étendre à d'autres produits, tels que la tomate », indique-t-il. Le ministre de l'Agriculture a été instruit par le chef du gouvernement d'initier toutes les actions requises en vue de développer les capacités de l'Etat. Cela, afin de garantir la régulation du marché des produits agricoles et sauvegarder le pouvoir d'achat des citoyens face aux fluctuations du marché et aux manœuvres spéculatives. Le conseil de gouvernement a également adopté un projet de décret exécutif fixant les conditions d'approbation d'étude d'impact sur l'environnement pour les activités relevant du domaine des hydrocarbures. Intervenant pour combler les vides juridiques de la loi 05-07 sur les hydrocarbures, ce texte vise, selon le ministre, à contraindre les opérateurs nationaux et étrangers à faire des études d'impact sur l'environnement avant de commencer l'activité. « Il fixe, en même temps, les conditions de dépôt et de recevabilité des études, ainsi que l'ensemble des procédures liées à l'approbation ou au rejet des demandes », affirme Abderrachid Boukerzaza.Les opérateurs auront désormais un seul interlocuteur qui est le ministère de l'Environnement avec comme intermédiaire l'Autorité de régulation des hydrocarbures. « Beaucoup d'opérateurs nationaux et étrangers ne font pas d'études d'impact sous prétexte qu'il n'y a pas d'interlocuteur », révèle-t-il. Le conseil a aussi examiné et endossé un autre décret relatif aux outils et méthodologie d'élaboration du programme indicatif des besoins aux moyens de production d'électricité.