Il est indéniable que le marché des produits agricoles frais est caractérisé par une dérégulation qui se traduit souvent par de fortes spéculations cycliques que les consommateurs subissent de plein fouet et aussi des périodes de surproduction synonymes de pertes de revenus pour les agriculteurs. Certes la mise en place, en juillet 2008 par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural d'un outil de régulation, a permis une meilleure maîtrise du circuit de commercialisation mais aussi dévoilé tout l'intérêt d'élargir le Syrpalac à d'autres produits sujets souvent à spéculation. Et dans cette perspective, Rachid Benaïssa, ministre du secteur, a annoncé jeudi dernier en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) que ce dispositif sera élargi cette année à l'oignon et l'ail. Cela a été rendu possible, selon lui, par la récupération par son secteur d'environ 400 000 m3 d'aires de stockage sous froid qui, jusqu'ici, étaient inexploités. Il a aussi annoncé la création prochaine d'un office interprofessionnel des légumes et «probablement» d'un autre similaire pour les viandes. «Deux offices qui seront mis en place dans les meilleurs délais», a-t-il souligné. «Le rôle de ces deux nouveaux offices est de participer au renforcement des systèmes de régulation du marché local, à l'instar de l'Office Interprofessionnel du lait (ONIL) et de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). A une question relative à la production céréalière attendue cette année, M. Benaïssa a affirmé que les données disponibles à ce jour «augurent» une bonne saison, sans toutefois donner des chiffres sur les prévisions de production. Il ajoutera que la production escomptée marquera «le début de la modernisation» de cette filière qui compte parmi les principales filières agricoles, en occupant plus de deux tiers des terres agricoles. Rappelons enfin que l'idée de création d'un organe de régulation (une agence nationale de développement et de régulation des fruits et légumes et produits agroalimentaires par exemple) a été retenue par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Il aura pour mission de proposer et de mettre en œuvre, en relation avec les autorités compétentes, tout texte législatif ou réglementaire relatif au secteur, de proposer et de veiller à la mise en œuvre des plans de développement du secteur en collaboration avec la profession et l'interprofessionnel et d'intervenir dans le cadre du marché par une fixation de prix d'orientation, et la régulation du marché par le stockage ou le déstockage des produits. En somme un outil qui permettra d'assainir le marché des produits agricoles au grand bonheur des agriculteurs et des consommateurs. Z. A.