Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, envisage de passer au scanner les résultats du baccalauréat afin de détecter les insuffisances et d'essayer d'y remédier. Les directeurs des 48 wilayas seront convoqués au département du premier responsable du secteur, dès la rentrée scolaire, pour établir une étude comparative des résultats et connaître par là même les problèmes que rencontrent les établissements scolaires qui continuent à enregistrer de faibles taux. « Je ne comprends pas comment une wilaya s'installe dans la durée avec 70% de taux de réussite et une autre avec un taux de 20%. Ceci est inadmissible et il est urgent de revoir notre stratégie en la matière », a souligné hier M. Benbouzid à l'ouverture des travaux de la conférence nationale des directeurs de l'éducation de wilaya. Le premier responsable du secteur est revenu dans le détail sur les résultats du bac, tout en se félicitant du taux obtenu chez les candidats de la nouvelle réforme. M. Benbouzid parle d'un taux record non enregistré depuis l'indépendance du pays, avec au total 53,19%. Mais il y a lieu de rappeler que ce taux est similaire à celui de la session 2007 ! « Il a été enregistré un taux de 55,04% chez les élèves ayant suivi le nouveau système et un taux de 50,29% pour ce qui est de l'ancien régime, ce qui donne un total de 53,19% de taux de réussite à l'échelle nationale », a soutenu M. Benbouzid, qui a tenté de centrer le débat sur les 55,04%, arguant que celui-ci est un chiffre record jamais égalé. 1100 élèves ont obtenu le bac avec mention « très bien » et la wilaya ayant décroché la première place est Tizi Ouzou avec un taux de 74,74%, suivie de celle Mascara puis de Guelma. Une dizaine d'établissements a atteint 100% de réussite. UN TAUX DE 75 % d'ici à 5 ans. M. Benbouzid a tenu à réparer une injustice commise à l'égard des établissements du Sud que l'on accuse d'être en bas de page. « Il existe des wilayas du Nord qui ont obtenu des résultats catastrophiques, donc le phénomène n'est pas propre aux établissements du Sud, et nous allons passer le mois de Ramadhan à décortiquer cette problématique », a déclaré M. Benbouzid. Concernant les écoles privées, sur les 961 élèves qui ont passé l'épreuve du bac, 32,61% ont décroché leur visa d'entrée à l'université. Le taux de réussite chez les candidats libres a sensiblement baissé par rapport à l'année dernière, passant ainsi de 32% à 22,84%. M. Benbouzid, se voulant optimiste et apte à résoudre tous les problèmes touchant de près cet examen, aspire à atteindre d'ici cinq ans un taux de réussite équivalent les 75%. Restant dans le domaine des chiffres, le ministre a mis en exergue le nombre d'élèves qui ont été pris la main dans le sac, c'est-à-dire en train de copier : 153 candidats scolarisés et 285 candidats libres ont triché à l'examen du bac et par conséquent ils seront sanctionnés. Les premiers n'auront pas le droit de passer l'examen pendant cinq ans et les seconds pour une durée de 10 ans. D'autres élèves ont été pris en flagrant délit d'usurpation d'identité. Ils seront traduits devant la justice. L'autre point soulevé est le nombre important des absents à cet examen. En effet, 31 681 élèves dont 28 434 inscrits comme candidats libres et 3245 scolarisés ne se sont pas présentés à cette importante épreuve. En outre, le ministre a décidé de sanctionner les établissements détenteurs de mauvaises notes en récompensant les meilleurs. « C'est apparemment, la meilleure manière d'humilier les mauvais gestionnaires d'autant plus que les rappels à l'ordre n'ont pas porté les fruits escomptés. Nous allons classer les établissements ayant obtenu une bonne note et nous afficherons par là même la liste dans toutes les écoles à l'échelle nationale », a-t-il promis. Par ailleurs, le ministre a évoqué hier l'éventualité de rehausser le BEF au même grade que le bac. « Dans un prochain avenir, le BEF sera la seule note de passage au lycée », a souligné M. Benbouzid en rappelant que la date de la rentrée scolaire est fixée au 13 septembre prochain. Pour ce qui est des enseignants contractuels, le ministre de l'Education, imperturbable, estime que son département n'est pas disposé à faire dans le social. « 26 000 postes budgétaires ont été dégagés et un concours est prévu le 29 juillet pour l'ensemble des enseignants, y compris les contractuels », a soutenu M. Benbouzid.