Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, fera aujourd'hui, en Conseil des ministres, le point sur trois dossiers jugés importants, notamment la langue arabe, l'histoire et l'éducation islamique. Le président de la République annoncera, à cet effet, de nouvelles dispositions et donnera des orientations, premières du genre, concernant ces filières, plus particulièrement en ce qui concerne la langue arabe. « Les décisions que nous allons prendre donneront à la langue arabe la place qui lui revient de droit. D'ailleurs, la réforme du système éducatif consiste en le renforcement de la langue arabe par plusieurs dispositions », a déclaré, hier, le premier responsable du secteur, à l'ouverture des travaux du séminaire national de formation en didactique de la langue arabe, qui s'est déroulé à l'Institut national de formation et de perfectionnement des travailleurs de l'éducation (INPE), à El Harrach. Ce séminaire, organisé à l'intention des 50 inspecteurs de la langue arabe, est encadré par des experts invités dans le cadre du programme d'appui technique et méthodologique de l'Unesco à la réforme du système éducatif algérien. Plusieurs thèmes sont à l'ordre du jour de cette rencontre : « La didactique de la langue arabe », « La problématique des compétences », « Les concepts et indicateurs didactiques du texte littéraire » et « Expression orale et écrite ». Dans son intervention, Boubekeur Benbouzid a rappelé qu'en 2003, son département et les représentants de l'Unesco ont signé une convention engageant cet organisme à appuyer le dossier de la réforme du système éducatif en Algérie. Dans ce contexte, l'Unesco a dégagé une enveloppe financière de 700 000 dollars au volet de la réforme, et chaque année, elle débloque la somme de 2,5 milliards d'euros pour les trois secteurs, à savoir l'Education nationale, la Formation et l'Enseignement professionnels et l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. « Actuellement, ce qui nous intéresse, c'est le côté technique, beaucoup plus que l'aspect financier. Nous comptons sur l'expertise de l'Unesco, qui a des compétences dans le domaine. D'ailleurs, celle-ci envisage d'intervenir sur la question de la langue arabe en se basant sur les expériences d'autres pays arabes, et ce, afin de déterminer politiquement les moyens adéquats à mettre en place pour remédier à ce problème », a souligné M. Benbouzid, qui signalera, au passage, que la majorité des enfants algériens ne maîtrisent pas la langue arabe, qui est pourtant enseignée comme matière de base à partir du cycle primaire jusqu'au cycle secondaire. « Nous avons décidé, dans le cadre de la réforme, de former 240 000 enseignants qui n'ont pas fait d'études supérieures et qui pourront bénéficier d'un diplôme en fin de formation. Nous avons également opté pour le renforcement des horaires de la langue arabe. Nous allons nous occuper sérieusement de la langue arabe, mais cela ne sous-entend pas que nous allons négliger les autres langues », a affirmé l'orateur. En marge des travaux du séminaire, M. Benbouzid s'est attardé sur la question des examens du bac, du BEF et de 6e. Pour cette dernière épreuve, le responsable du secteur a expliqué que la 6e n'est pas un examen, mais beaucoup plus un contrôle. « Nous avons décidé de mettre en place la machine lourde. Nous allons suivre et contrôler l'élève à partir du primaire pour détecter s'il a acquis les éléments de base, à savoir l'écriture, la lecture et le calcul. Si des insuffisances apparaissent dans ce domaine, nous allons alors concentrer nos efforts sur ces points », a déclaré le premier responsable du ministère de l'Education. Il donnera, par la même occasion, le chiffre de 36% de réussite à cet examen dans les régions du Sud. « Il n'y aura plus de système de rachat et nous ne ferons plus dans le populisme. Nous avons décidé de statuer de manière pédagogique et non de façon politique sur les examens du bac et du BEF », a souligné M. Benbouzid. Par ailleurs, il annoncera que les résultats du bac seront connus au plus tard le 6 juillet. Le ministre a tenu à rassurer, en outre, les élèves et leurs parents en déclarant qu'« aucun enseignant vacataire n'a été retenu pour la correction des épreuves du baccalauréat ».