Le Dimebon, un antihistaminique utilisé jadis en Russie en cas d'allergie, s'est révélé efficace dans le traitement des cas légers ou modérés de la maladie d'Alzheimer, augmentant les capacités cognitives, selon une étude menée en Russie et publiée par la revue britannique The Lancet. L'usage du Dimebon avait été abandonné en Russie depuis plus de 20 ans au profit de médicaments plus spécifiques des allergies. Cependant des tests menés, il y a quelques années, par des chercheurs de l'académie russe des sciences, avaient montré qu'il avait un effet protecteur sur les cellules du cerveau. En 2005-2006, une équipe conduite par Rachelle Doody, du collège de médecine Baylor de Houston (Etats-Unis), s'est intéressée au sujet et a soumis un groupe de 155 patients, dans 11 sites de Russie, pour moitié à du Dimebon en prise orale trois fois par jour, et pour moitié à un placebo. Les deux groupes ont été soumis à des tests au bout de six mois, puis d'un an. Il est apparu que le groupe sous Dimebon avait nettement amélioré ses capacités cognitives et sa mémoire, alors qu'elles s'étaient dégradées dans l'autre groupe. En outre, l'effet du médicament avait augmenté au fil des mois, selon les chercheurs, ce qui n'est, selon eux, le cas pour aucun médicament contre l'Alzheimer. La maladie d'Alzheimer touche, aujourd'hui, quelque 25 millions de personnes dans le monde, mais le nombre de malades devrait croître fortement du fait du vieillissement de la population. La cause en est inconnue, mais cette maladie est caractérisée par des dépôts anormaux de plaques et de protéines dans les cellules nerveuses. A ce jour, il n'existe pas de traitement permettant de guérir cette maladie. Le Dimebon ne peut être considéré non plus comme un remède, puisqu'il ne fait que s'attaquer aux symptômes et non aux causes, notent les chercheurs, qui reconnaissent les limites de cette étude menée dans un seul pays.