Un protocole d'accord entre l'Algérie et l'Onusida a été signé lundi à Alger pour la mise en place d'un institut africain de recherche et de lutte contre le sida qui sera basé à Tamanrasset dans le sud algérien et opérationnel en 2013. L'accord a été signé par le directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (Onusida) Michel Sidibé et le ministre algérien de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. Le ministre a assuré que l'Institut serait "fonctionnel en 2013" et précisé qu'outre les chercheurs algériens, d'autres compétences africaines, européennes et américaines seraient recrutées. L'Algérie assurera 100% de l'aspect logistique et l'essentiel du budget, sauf le paiement des chercheurs étrangers. Le budget alloué à la prévention et à la lutte contre le sida en Algérie a doublé ces dernières années pour atteindre actuellement six millions de dollars par an. L'Institut fonctionnera avec une partie de ce budget qui sera amené à être augmenté, a souligné M. Ould Abbés. Le choix de Tamanrasset n'est pas fortuit, la région est un important lieu de passage où se côtoient "48 nationalités", a ajouté le ministre. M. Sidibé a plaidé pour la mise en place d'un "mécanisme sud-sud, pour l'échange de compétences en matière de prévention et de lutte contre le sida, ainsi que la prise en charge sociale et psychologique des malades". Les pays du Maghreb et du Moyen-Orient font partie d'un groupe de pays où le taux d'infection du VIH/sida est le plus rapide après celui du groupe Europe centrale/Asie du sud-est, a déclaré M. Sidibé. L'Algérie enregistre chaque année 50 nouveaux cas de sida et 200 nouveaux cas de séropositivité avec un taux de prévalence de 0,1%. Les chiffres officiels donnent un cumul, entre 1985 et le 30 septembre 2011, de 1.234 cas de VIH et 5.381 séropositifs. Mais ces statistiques, de l'avis de nombreux observateurs, ne sont que la partie visible de l'iceberg. Malgré l'existence de neuf centres de dépistages gratuits et anonymes, les efforts de sensibilisation auprès de la population par des associations de malades ou ceux de certains organismes publics, le sida reste un sujet tabou et de nombreux jeunes contractent encore la maladie.