Près de 40% des Egyptiens n'ont pas encore décidé pour qui ils voteraient lors de la présidentielle des 23 et 24 mai, mais 20% de ceux ayant fait leur choix éliraient une figure de l'ère Moubarak, l'ancien vice-président Omar Souleimane, selon un sondage publié samedi. A moins de six semaines du premier scrutin présidentiel depuis la chute de Hosni Moubarak, 38% des personnes interrogées indiquent être indécises, d'après le sondage publié par le quotidien indépendant Al-Masry Al-Youm. Sur les 62% ayant fait leur choix, c'est l'ex-chef des services secrets Omar Souleimane qui arrive en tête avec 20,1%. Il est suivi par l'ancien membre des Frères musulmans Abdelmoneim Aboul Foutouh, avec 12,4%, et par le salafiste Hazem Abou Ismaïl, avec 11,7%. L'ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, longtemps ministre des Affaires étrangères de M. Moubarak, arrive en quatrième position avec 6,4%. Le nom du candidat des Frères musulmans, Khairat al-Chater, est avancé par 3,2% des personnes interrogées. Les personnes interrogées, dont plus de 95% affirment n'appartenir à aucun parti, répondaient à la question: "pour qui voteriez-vous si l'élection avait lieu demain?". M. Souleimane est en tête à la campagne et chez les personnes n'étant pas allées à l'école, tandis que M. Aboul Foutouh le devance dans les villes et chez les personnes ayant fait des études universitaires. 93,7% des personnes interrogées ont en outre l'intention de voter. Le sondage a été effectué par l'institut égyptien de recherches sur l'opinion publique Bassira, par téléphone auprès de 2.034 personnes de 18 ans et plus le 10 avril, jour de la clôture du dépôt des candidatures au scrutin présidentiel. Des membres de l'ancien régime comme M. Souleimane ont fait leur retour sur la scène politique, provoquant la colère des forces ayant mené le soulèvement contre Hosni Moubarak l'an dernier et des islamistes qui craignent "une confiscation de la révolution". Jeudi, le Parlement dominé par les islamistes a approuvé un amendement visant à interdire aux piliers de l'ère Moubarak d'être candidats à des élections à des postes à haute responsabilité. Mais ce texte doit encore être approuvé par l'armée.