La France doit indemniser les victimes des massacres du 8 mai 1945 commis par la France coloniale dans les régions de Sétif, Guelma et Kherrata, a insisté mardi à Setif le premier secrétaire national du Front des Forces socialistes (FFS), Ali Laskri. "Le FFS demande au gouvernement d'intervenir officiellement et interpeller le gouvernement français pour indemniser les Algériens victimes des massacres du 8 mai 45", a martelé M. Laskri lors d'un meeting animé pour le compte de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai 2012. Il a relevé que les victimes de la France coloniale de Sétif, Guelma et Kherrata attendaient d'être indemnisés, et qu'il était du devoir de l'Etat Algérien d'intervenir sur cette question, avant d'affirmer que son parti fait sienne cette revendication. Le premier secrétaire du parti, également tête de liste dans la wilaya de Boumerdès, a saisi l'approche de l'anniversaire de cet évènement pour rappeler les sacrifices consentis par la population de la région sur la voie de l'indépendance de l'Algérie au sein du mouvement national. M. Laskri a également saisi la date du 1er mai, fête internationale des travailleurs, pour souligner que "si ces derniers (les travailleurs) ont eu droit à leur journée de repos, "beaucoup d'entre eux attendent de meilleures conditions de travail, un meilleur salaire, et d'autres attendent tout simplement de percevoir un salaire qu'ils n'ont plus perçu depuis plusieurs mois". Le 2ème responsable du plus vieux parti d'opposition en Algérie a, par ailleurs, rappelé en présence de nombreux militants et sympathisants du parti, les principales raisons qui ont motivé le FFS à participer à la prochaine législature. Il a d'abord rejeté "les allégations rapportés par +certains+ qui parlent d'une rencontre de Hocine Aït Ahmed, président du parti, avec le pouvoir et ayant supposé pour finalité un accord de la participation du FFS au scrutin du 10 mai prochain". "Nous nous imposons un devoir de vigilance, si nous participons aux législatives, c'est pour favoriser une transition démocratique et non pour apporter une quelconque caution", a expliqué M. Laskri. Il a ajouté que le FFS vise à "créer des espaces de débat politique publics autonomes", et que sa stratégie tend à "créer un rapport de force politique dans la société favorable à une alternative, qui aboutirai à l'avènement d'une deuxième République". Il a aussi rappelé les engagements du parti qui, une fois dans le parlement, œuvrera pour l'instauration d'un Etat de droit "où seront respectés les droits de l'homme, les libertés individuelles". Le FFS travaillera également pour "un Etat moderne, une justice sociale et l'égalitarisme". Il s'agit pour le parti d'"aller vers un mouvement de contestation pacifique pour faire changer le pouvoir pacifiquement, d'éviter de tomber dans la violence qui aurait de grave conséquences", a souligné l'orateur. "Il est de notre devoir de ne pas donner l'occasion à ceux qui guettent l'Algérie pour exploiter ses richesses comme ils l'ont fait en Libye et en Irak, et faire en sorte que notre pays ne subisse pas ce que vit la Syrie actuellement", a indiqué M. Laskri. "Nous, nous voulons réhabiliter le politique et permettre aux Algériens de vivre dans la liberté et la démocratie et nous refusons une situation qui pousse le citoyen à l'immolation et à l'immigration clandestine alors que le pays a tous les moyens de s'en sortir", a-t-il également dit. "Seules la mobilisation et la participation à la politique peuvent contribuer au changement", a conclu l'invité de la capitale des hauts plateaux