Le premier secrétaire du FFS, animant une conférence-débat hier à la salle de cinéma de Kherrata et se basant sur des faits rapportés par des historiens, soutient que les massacres du 8 mai 1945 étaient préparés par les « ultras » de l'armée coloniale. « Les services secrets français savaient qu'il allait y avoir des manifestations. Le 1er mai déjà, il y a eu une manifestation à Alger qui a mobilisé 20 000 personnes. Ce jour-là, on a tiré sur les manifestants. D'autres manifestations ont eu lieu ailleurs à l'occasion de la fête des travailleurs », a relaté M. Laskri. Le propos a été développé pour souligner le caractère ignoble du colonialisme, lequel « ne peut en aucun cas renfermer un quelconque caractère positif ». Le terme « génocide », qui a dernièrement soulevé un tollé en France, après avoir été employé par le président de la République, a été beaucoup repris hier par M. Laskri qui, par ailleurs, a invité l'ancien colonisateur à demander pardon pour ses crimes et assumer ses exactions, en dressant un parallèle avec le nazisme hitlérien. Le premier sécrétaire du FFS dressera aussi un réquisitoire presque aussi violent contre le pouvoir algérien, qui userait selon lui de méthodes de répression comparables à celle du colonisateur pour étouffer les voix libres et censurer l'expression politique, stigmatisant au passage « l'auto-amnistie et l'impunité rendues possibles par le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale ». Laskri voit d'un mauvais œil la signature du fameux traité d'amitié avec la France dans les conditions politiques actuelles. « L'on nous mène vers un accord entre lobbys économiques et industriels. Nous voulons d'un traité qui consacre l'amitié entre les peuples », revendique le premier secrétaire du FFS.