Le candidat des Frères musulmans égyptiens à la présidentielle, Mohammed Morsi, a cherché mardi à rassurer les femmes et les chrétiens d'Egypte, dont beaucoup disent s'inquiéter d'une éventuelle arrivée au pouvoir d'un islamiste conservateur. "Nos frères chrétiens, pour le dire très clairement, sont des partenaires nationaux et ont des droits complets, comme les musulmans", a déclaré lors d'une conférence de presse M. Morsi, qui doit affronter au second tour les 16 et 17 juin le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq. Les Coptes "seront présents dans l'institution présidentielle", a ajouté M. Morsi, en précisant qu'un chrétien pourrait figurer parmi ses conseillers s'il était élu ou pourrait "même (être) vice-président si possible". M. Morsi est le président du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), issu des Frères musulmans. La confrérie islamiste refuse qu'un Copte ou une femme se présente à la présidence de la République, tandis que le PLJ ne s'y oppose pas. Le rival de M. Morsi, Ahmad Chafiq, a bénéficié du soutien de nombreux Coptes, qui représentent de 6 à 10% des 82 millions d'Egyptiens. Les chrétiens se disaient déjà être victimes de discriminations sous le régime laïque de Hosni Moubarak et craignent de ne plus du tout trouver leur place dans un pays en majorité musulman si les islamistes arrivent à la présidence. Le candidat islamiste s'est aussi engagé à respecter le droit des femmes "à travailler dans tous les domaines et à choisir leur manière de s'habiller", en promettant de "ne pas imposer aux femmes de porter le hijab", ou voile islamique. M. Morsi a enfin promis que la confrérie islamiste, qui détient déjà à elle seule près de la moitié des sièges de députés, ne chercherait pas à "dominer" le pays en cas de victoire et que la future Constitution serait "satisfaisante pour tout le monde". Dès l'annonce des résultats du premier tour des 23 et 24 mai, les deux finalistes ont tenté de rassembler les soutiens, en appelant leurs rivaux malheureux à se rallier à eux. Ils ont aussi assuré qu'ils gouverneraient au nom de tous les Egyptiens dans l'espoir d'élargir leur base électorale, notamment auprès des jeunes.