L'Assemblée populaire nationale (APN) compte désormais 146 femmes sur un total de 462 députés, soit une représentativité de 31,6%, après que le Conseil constitutionnel eut tranché, le 24 mai, sur les recours relatifs aux résultats des élections législatives. Le taux de 30% proposé dans la première mouture du projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentativité des femmes dans les assemblées élues a été dépassé. Ce projet avait été modifié par l'APN sur la base du principe de graduation des taux de candidature féminine aux assemblées élues entre 20 à 50%. Ainsi, l'objectif de promouvoir la présence des femmes dans les assemblées élues, tel que consacré dans l'article 31 bis de la Constitution, a été concrétisée, du moins au Parlement, en attendant les élections des assemblées locales. Le taux de représentativité des femmes à l'APN avant la promulgation, en novembre 2011, de la loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentativité des femmes dans les assemblées élues, ne dépassait guère 7,7% et 5,1% au Conseil de la nation (tiers présidentiel). Différents observateurs avaient relevé que la disparité entre les femmes et les hommes dans la société ne procédait pas d'une insuffisance ou d'une lacune dans la Constitution et la loi mais était la résultante de l'interaction d'éléments historiques, sociaux et économiques qui a fini par éloigner la femme de la vie politique. Cette réalité n'est pas spécifique à l'Algérie, mais se pose dans tous les pays à des degrés divers, et peu d'entre eux ont réussi à imposer un taux qui équivaux à 30% ou le dépasse. En témoignent les chiffres relevés lundi par le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (CIDDEF). En effet, selon le centre, les femmes occupent en moyenne 19,3% des sièges parlementaires dans les pays ayant appliqué le système des quotas, contre 14,7% dans les pays sans quotas. Selon le CIDDEF, le Rwanda, pays africain, occupe la première place avec 56% des sièges parlementaires occupés par des femmes. Ce taux s'établit à 39,33% en Belgique, 36,3% en Espagne, 32,80%, en Allemagne, 32,21% en Inde, 22,8% en Tunisie, 22% en Grande Bretagne, 21,27 en Italie, 18,89% en France, 11,69 au Maroc et 1,8% en Egypte. Les femmes députés au Parlement européenne sont représentées avec 30%, alors que la femme en Grèce n'occupe que 17,33% des sièges parlementaires. Aux USA, ce taux se situe à 15,89%. Ces taux montrent que la représentativité parlementaire de la femme algérienne dépasse celle enregistrée dans certains pays développés, à savoir la France, les USA, la Grande-Bretagne et l'Italie. Si la représentativité féminine actuelle au Parlement algérien a été saluée comme une "avancée" par les partenaires de l'Algérie, de nombreuses voix dans la société se sont élevées pour réclamer la consécration de cette représentativité au niveau des hauts postes de responsabilité. Des femmes fraîchement élues au sein de la nouvelle APN ont exprimé leur détermination à assumer pleinement leurs responsabilités et ont affiché leurs ambitions à conquérir d'autres postes de responsabilité au sein des institutions de l'Etat.