Une ONG égyptienne a affirmé mardi avoir recensé en neuf mois plus de 50 cas de torture dans des postes de la police, disant "fortement" soupçonner que cette pratique ait entraîné la mort de 13 détenus. Dans un communiqué, l'Organisation égyptienne des droits de l'Homme (OEDH) indique avoir répertorié, entre juin 2008 et février 2009, "56 cas de tortures dans des postes de police" et dit "fortement" soupçonner que dans 13 des cas les détenus sont morts. L'OEDH, qui annonce la publication mercredi d'un rapport détaillé intitulé "Quand s'arrêtera le crime de la torture?", a déploré la poursuite de ce phénomène, dénonçant tout particulièrement l'absence d'impunité dont bénéficient les auteurs de ces actes. "Les cas répertoriés ne sont qu'un échantillon limité d'un phénomène qui ne cesse de se propager devant l'absence d'impunité et les lacunes dans la législation". La torture dans les prisons et postes de police égyptiens est décrite comme systématique par des ONG locales et internationales, ce que dément le ministère de l'Intérieur qui n'évoque que des incidents isolés. L'OEDH a affirmé en août 2008 avoir répertorié 567 cas de tortures, dont 167 suivis par la mort, dans des postes de police en Egypte depuis 1993. Le 13 décembre, un tribunal de la région du Fayyoum (100 km au sud du Caire) avait acquitté un officier de police qui était accusé d'avoir torturé à mort un prisonnier en 2007, une décision critiquée par l'OEDH.