L'envoyé spécial du président Ivoirien Alassane Ouattara, chef en exercice de l'organisation régionale ouest-africaine, a estimé mardi, après un entretien avec le président Abdelaziz Bouteflika, que le rôle de l'Algérie était essentiel dans une sortie de crise au Mali. "Ce qui se passe au Mali concerne aussi bien les pays de la Cedeao (Afrique de l'Ouest) que ceux du nord (de l'Afrique) et nous sommes persuadés que sans l'Algérie, il n'y aura pas de solution à cette crise", a déclaré l'émissaire ivoirien Amara Essy. "L'Algérie connaît mieux que nous ce problème. Il y a eu déjà les accords d'Alger signés entre les Maliens et c'est la raison pour laquelle nous avons écouté avec une attention particulière les analyses faites par le président Bouteflika à ce sujet et nous allons présenter un rapport au président Ouattara contenant tous ces éléments pour trouver une solution à cette crise", a-t-il ajouté. M. Essy faisait référence à l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006 pour la restauration de la sécurité dans la région de Kidal (nord-est du Mali) conclu entre l'aile politique de la rébellion touareg et le gouvernement malien, sous l'égide de l'Algérie, Cette solution "doit prendre en compte deux principes fondamentaux : l'intangibilité des frontières maliennes et la condamnation de tout changement anticonstitutionnel", a encore dit l'envoyé spécial de M. Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L'Algérie avait estimé dimanche qu'une solution "politique négociée" pouvait mettre fin à la crise au Mali voisin, dont le nord est tombé entre les mains de groupes armés depuis le mois de mars. Depuis le début de la crise malienne, l'Algérie a adopté une ligne de non-ingérence chez son voisin, tout en affirmant son attachement à l'intégrité territoriale de ce pays, mais elle multiplie les contacts avec les pays concernés, dans la région et ailleurs, notamment la France et les Etats-Unis.