Le président élu égyptien Mohamed Morsi poursuit ses consultations en vue de former un "gouvernement de coalition" et devra prêter serment samedi devant la Haute cour constitutionnelle, ont rapporté mercredi les médias locaux. L'armée au pouvoir en Egypte a promis de remettre avant la fin du mois le pouvoir au nouveau chef de l'Etat, issu de la puissante confrérie des Frères musulmans, mais aucune date précise n'a été annoncée officiellement. "Morsi adresse des messages d'assurances à l'ensemble" de la population, écrit mercredi le quotidien indépendant Al Masry al-Yawm alors que d'autres journaux évoquent des consultations tous azimuts du premier président civil 'Egypte depuis la fin de la monarchie en 1952. Il a ainsi rencontré des familles des "martyrs" parmi lesquelles Mme Leila Marzouk, mère de Khaled Saïd, un jeune Egyptien battu à mort le 6 juin 2010 à Alexandrie par des policiers pendant sa garde à vue et qui est devenu un symbole de la répression policière et de la révolte. Ces familles lui ont demandé de rejuger les responsables de la répression de la révolte de janvier/février 2011, selon les journaux. Le nouveau président a également reçu des délégations d'Al-Azhar, la plus haute autorité islamique d'Egypte et de l'Eglise copte orthodoxe. De nombreux membres de la communauté chrétienne, qui représente 6 à 10% de la population égyptienne, ont exprimé leur inquiétude après l'arrivée au pouvoir d'un islamiste, craignant davantage de discriminations. Dans son premier discours à la nation dimanche après son élection, M. Morsi s'est posé comme le "président de tous les Egyptiens", appelant à la cohésion entre les différentes composantes de la société. M. Morsi a fait savoir mardi qu'il cherchait un "indépendant" pour diriger le gouvernement, afin d'élargir sa base politique face à l'armée qui conserve de larges pouvoirs. Le journal gouvernemental Al-Ahram a évoqué le nom de Mohamed ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix 2005, proche des mouvements qui ont lancé la révolte contre le régime de Hosni Moubarak. Mais des sources politiques citées mercredi par le même journal affirment ue M. ElBaradei ne s'est pas encore prononcé sur cette offre et discutait de plusieurs aspects liés aux prérogatives, au programme et à la composition du futur gouvernement.