La presse égyptienne a salué lundi la victoire du «premier président civil » d'Egypte, l'islamiste Mohamed Morsi, certains journaux se félicitant qu'avec lui la «révolution » qui a renversé Hosni Moubarak l'ait emporté sur les «restes » de l'ancien régime. Les résultats officiels ont été proclamés dimanche, une semaine après le second tour: M. Morsi a obtenu 51,73% des voix contre 48,27% à son rival Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre de Hosni Moubarak, chassé par la rue en février 2011. Issu de la puissante confrérie des Frères musulmans, M. Morsi est le premier islamiste à accéder à la magistrature suprême en Egypte et sera le premier chef d'Etat à ne pas venir de l'armée. « Morsi, premier président civil d'Egypte », « Mohamed Morsi premier président civil de la République », proclament en Une le quotidien indépendant Al-Masri Al-Yom et le journal gouvernemental Al-Ahram. « La révolution arrive au palais présidentiel », titre Al-Chourouq (indépendant). « L'important, c'est qu'il s'agit du premier président à ne pas être issu de l'institution militaire, et il a vaincu les derniers descendants de Moubarak », selon le quotidien indépendant Al-Tahrir. Pendant sa campagne, M. Morsi s'est présenté comme le candidat de la «révolution », ce qu'ont dénoncé de nombreux militants pro-démocratie qui accusent les Frères d'avoir conclu «des marchés » avec l'armée. Certains avaient toutefois appelé à voter pour lui pour éviter un retour de l'ancien régime avec M. Chafiq, un militaire de formation longtemps ministre sous Moubarak. « Le vainqueur de cette élection difficile n'est pas Mohamed Morsi, ni les Frères ni (leur parti) la Liberté et la Justice. Le vainqueur est la place (Tahrir), les vainqueurs sont les martyrs, les blessés », affirme un éditorialiste d'Al-Chourouq. Le quotidien félicite M. Morsi mais lui demande de choisir un Premier ministre et des vice-présidents qui ne fassent pas partie de la confrérie islamiste, de veiller à l'équilibre entre les forces politiques dans la commission constituante et «d'ouvrir les bras » à la minorité chrétienne. Al-Ahram, fidèle défenseur du régime Moubarak jusqu'à sa chute, a souhaité la « bienvenue au nouveau président ». « Nous le disons avec l'espoir débordant que l'Egypte vive avec lui des jours faits de justice, de démocratie, d'égalité, de tolérance et de réconciliation nationale », ajoute le journal, qui évoque « les grandes responsabilités, le lourd fardeau et les attentes sans limites » auxquels M. Morsi devra faire face