Le gouvernement tunisien, dominé par les islamistes, n'exerce aucune pression sur la presse, a déclaré vendredi un haut responsable, rejetant les critiques de l'organe indépendant chargé de réformer les médias qui s'est sabordé cette semaine en signe de protestation. "Il n'y a pas un seul parti au sein du gouvernement qui contrôle ou censure ce que les médias diffusent", a déclaré en conférence de presse, le conseiller chargé des Affaires politiques auprès du Premier ministre, Lotfi Zitoun. Le responsable a au contraire accusé les médias publics "d'attaquer le gouvernement". "Ces médias jouent le rôle de l'opposition", a-t-il déclaré. Il a ainsi rejeté les critiques de l'Instance indépendante chargée de réformer l'information et la communication (Inric) qui a annoncé mercredi mettre fin à son activité pour protester notamment contre le recours par le gouvernement à des d'"outils de désinformation et de censure" utilisé par le régime" du président déchu Ben Ali. Cette décision est intervenue quelques jours après une série de nominations et limogeages controversés à la tête de radios et d'une télévision publiques. M. Zitoun a par ailleurs estimé que le travail de l'Inric était terminé depuis le mois d'avril et la publication de son rapport. Ce document notait déjà des "dérives" et appelait à "remédier à la destruction systématique des médias". Le gouvernement est issu d'une majorité à l'Assemblée nationale constituante (ANC) dominée par les islamistes du parti Ennahda, qui s'est alliée au Congrès pour la république (CPR) et à Ettakatol, deux partis de centre-gauche. L'autodissolution de l'Inric est intervenue dans un contexte de vives tensions politiques entre notamment le gouvernement et le chef de l'Etat, Moncef Marzouki (CPR).