Une consultation sur les médias en Tunisie prévue par le gouvernement à partir de vendredi, a été boycottée par les représentants de journalistes et par la commission en charge des réformes post-révolution. Cette consultation organisée en pleine crise de confiance entre le gouvernement dirigé par les islamistes et les médias devait discuter, pendant deux jours, "d'un cadre juridique" pour la presse écrite et l'audiovisuel. L'Instance nationale chargé des réformes de l'information et de la communication (Inric), les syndicats de journalistes et l'ONG Centre de Tunis pour la justice transitionnelle, ont boycotté la rencontre. L'Inric avait demandé que la réunion soit organisée après la publication de son rapport, en chantier depuis plusieurs mois et qui devrait être terminé bientôt, visant à établir un état des lieux et proposer des réformes. "La décision unilatérale du gouvernement d'organiser cette consultation, sans concertation préalable, est une méconnaissance des efforts d'une instance nationale indépendante dont la mission est de contribuer à la réussite du processus démocratique", a indiqué l'Inric dans un communiqué. Le gouvernement a fait lever mercredi un sit-in observé durant deux mois devant les locaux de la télévision tunisienne par les partisans d'Ennahda exigeant "une épuration" de la chaîne Wataniya mise symboliquement aux enchères. Le Premier ministre Hammadi Jebali dont le conseiller politique Lotfi Zitoun est le principal organisateur de la consultation sur les médias, avait appelé jeudi à une "réconciliation nationale, notamment avec les médias".