Les islamiste au pouvoir en Tunisie ont validé l'orientation "centriste" et "modérée" du mouvement Ennahda, a déclaré dimanche le président du Congrès de ce parti et ministre de la Santé, Abdelatif Mekki. La motion politique adoptée par le millier de délégués du parti "conforte les choix centristes et modérés, le bannissement de l'extrémisme", a assuré ce responsable au quatrième jour du congrès, le premier en Tunisie depuis 1988. Cependant, les débats à huis clos durent encore, le mouvement n'ayant pas adopté son nouveau règlement intérieur ni sa stratégie économique. "Le Congrès a presque fini ses travaux, cette nuit nous allons annoncer les résultats lors d'une grande fête", a déclaré à la presse le chef historique et co-fondateur d'Ennahda, Rached Ghannouchi. Concernant la Constitution en cours de rédaction par l'Assemblée nationale constituante (ANC), les délégués ont confirmé qu'Ennahda militera pour un régime parlementaire mais ils n'ont pas encore tranché s'il sera pur ou laissera des prérogatives importantes au chef de l'Etat comme le réclament les partenaires des islamistes au gouvernement. "Nous avons opté pour un régime parlementaire. En fin de soirée, le Congrès votera pour déterminer la nature de ce régime: soit un régime parlementaire pur, soit un régime remanié", a indiqué M. Mekki. Ennahda est le principal partenaire d'une coalition de gouvernement formée avec deux partis de centre-gauche, après avoir été violemment réprimé sous le régime déchu de Ben Ali. La direction du parti n'a eu de cesse de marteler un message de consensus et de modération depuis le début jeudi de ce congrès.