La Russie a averti samedi qu'une "tragédie" menaçait à Alep, la deuxième ville de Syrie, tout en estimant qu'il n'était pas "réaliste" d'escompter que le gouvernement syrien reste les bras croisés alors que des rebelles armés occupent les grandes villes. "Nous sommes en train de persuader le gouvernement qu'il doit faire de premiers gestes", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue japonais à Sotchi (sud). "Mais lorsque l'opposition armée occupe des villes comme Alep, où une autre tragédie se prépare à ce que je comprends (...) il n'est pas réaliste de compter qu'ils (le gouvernement) l'accepteront", a-t-il ajouté. L'armée syrienne a lancé une contre-offensive contre les rebelles samedi à Alep, les gouvernements occidentaux s'inquiétant de possibles représailles contre les civils. "Comment peut-on espérer que dans une telle situation le gouvernement puisse simplement se résigner et dire +d'accord, je me suis trompé. Venez et renversez-moi, changez le régime+", s'est interrogé M. Lavrov, lors de cette conférence de presse retransmise par la télévision publique. "Ce n'est tout simplement pas réaliste - pas parce que nous sommes attachés à ce régime- mais tout simplement parce que ça ne marche pas", a-t-il dit. La Russie a constamment rejeté les accusations selon lesquelles Moscou soutient le régime de Bachar al-Assad dans la crise, revendiquant une approche équilibrée tout en critiquant les Occidentaux pour s'être rangés du côté des rebelles.