Les rebelles opposaient dimanche une résistance farouche aux troupes du régime à Alep, bombardée sans relâche par air et terre, de même que dans d'autres villes de Syrie ensanglantées par les violences. Ce conflit dévastateur, qui dure depuis près de 17 mois, sera au menu d'une "réunion d'urgence" des ministres arabes à Jeddah en Arabie saoudite, à 48 heures d'un sommet extraordinaire islamique à l'initiative du royaume qui cherche à mobiliser le monde musulman en faveur du soulèvement en Syrie. Quatre jours après avoir lancé son offensive terrestre pour déloger les rebelles d'Alep, les chars et les avions de combat du régime de Bachar al-Assad continuent de pilonner plusieurs quartiers de cette métropole du Nord, dont le contrôle est un enjeu crucial de la guerre. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les quartiers chaar, Tariq al-Bab, Hanano, Boustane al-Qasr et Salaheddine, secteur emblématique des insurgés où des combats ont lieu, sont la cible des violents tirs d'artillerie par l'armée. Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL, formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes) ont affirmé avoir repris à l'armée des positions "stratégiques" à Salaheddine après que l'armée a dit contrôler totalement le quartier mercredi. Selon le journal officiel Al-Watan, la voie vers le quartier al-Sukkari, deuxième bastion en importance des rebelles, "est désormais ouverte pour l'armée qui a pris le contrôle de plusieurs axes lui permettant de le prendre d'assaut". Des tirs ont été en outre entendus à Damas, en proie la veille à des combats, alors que les localités proches d'Al-Tal et de Harista, étaient bombardées, d'après l'OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne et qui tire ses informations sur place d'un réseau de militants et de témoins. Selon le Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition, les soldats aidés de miliciens ont "exécuté" dix jeunes dans le quartier Chamas à Homs (centre) où ils sont entrés après plusieurs heures de pilonnage. Les victimes ont été choisies parmi une foule de 350 personnes rassemblées sur une place, affirme le CNS qui dit craindre un "terrible massacre". Cette information ne pouvait être confirmée de source indépendante. Des accrochages avaient lieu par ailleurs dans la province de Deraa (sud), berceau de la révolte déclenchée en mars 2011 contre le régime Assad, dont la famille gouverne le pays d'une main de fer depuis quatre décennies.