La presse égyptienne qualifiait lundi de "révolutionnaire" la reprise en main du pouvoir par le président islamiste Mohamed Morsi, certains médias estimant qu'elle "met fin au pouvoir" du haut conseil militaire avec qui il cohabitait de fait à la tête de l'Etat. Le quotidien gouvernemental al-Akhbar estime que la mise à l'écart du puissant ministre de la Défense et chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), le maréchal Hussein Tantaoui, et de d'autres membres de la hiérarchie militaire, est une "décision révolutionnaire". "Les Frères officiellement au pouvoir", titre le journal indépendant al-Watan, en référence au mouvement islamiste dont est issu le président. Un autre quotidien indépendant, al-Masri al-Youm, affirme que "Morsi arrache tous les pouvoirs", avec sa décision d'annuler des dispositions qui octroyaient de vastes prérogatives politiques aux militaires, notamment le pouvoir législatif. Un hebdomadaire proche des chefs du CSFA mis à l'écart, al-Ousboua, dénonce pour sa part "la dictature des Frères". "Morsi met fin au pouvoir du CSFA", écrit de son côté al-Chorouq (indépendant). Le journal estime que les mesures constitutionnelles annoncées, notamment la prise du pouvoir législatif par le président qui détient déjà l'exécutif, lui donnent "des prérogatives plus importantes que celles de Moubarak", le président déchu l'an dernier sous la pression d'une révolte populaire.