Le directeur général des Forêts (DGF), M. Mohamed Seghir Noual a considéré mardi à Alger que le bilan des feux de forêts qui s'est élevé à 20.000 hectares depuis le début juin dernier, est loin d'être "catastrophique"."Les feux de forêts ont ravagé prés de 20.000 hectares. Nous considérons que ce bilan est normal, le qualifier de catastrophique n'est pas d'actualité", a rassuré M. Noual lors d'une conférence débat sur les incendies et le patrimoine forestier au forum d'El Moudjahid. Les pertes se répartissent à raison de 15.000 hectares de forêts et 5.000 hectares de maquis, selon le DGF, qui a précisé que 18 wilayas sont touchées par ces incendies, notamment Tizi-Ouzou, Bejaia, Jijel, Sidi Bel Abbès, Médéa, Chlef et Ain Defla.Ces chiffres restent "normaux" même si cet été est marqué par des conditions météorologiques "exceptionnelles", notamment la canicule qui a beaucoup duré, a affirmé M. Noual, soulignant que la majorité des foyers sont localisés aux forêts du chêne-liège et du pin au nord du pays.M. Noual a, par ailleurs, expliqué qu'entre 50 à 55% des superficies touchées par les feux de forêts reprennent leur végétation naturellement selon les données satellitaires. Ce taux est renforcé par des opérations de reboisement qui atteignent entre 55 à 60 hectares chaque année, avec une ambition d'arriver à 100.000 hectares reboisés dans les prochaines années.De son coté, le chargé de la communication à la direction de la Protection civile, le commandant Farouk Achour, a expliqué que la plupart des incendies sont maîtrisées dans des délais "très courts". "Cet été a enregistré une situation caniculaire bien à l'avance que d'habitude. La canicule, premier facteur responsable de l'accélération des feux de forêts, a commencé le 17 mai, alors que les années précédentes, elle ne débutait qu'a la mi-juin. Par rapport à ces conditions météorologiques, nous estimons que le bilan de ces incendies dont aucun pays ne peut les échapper, n'a rien d'extraordinaire", a-t-il déclaré. Concernant les méthodes d'intervention, M. Achour a précisé que les services de la Protection civile agissent sur le coté préventif, en se présentant sur les lieux prédisposés avant le déclenchement de l'incendie, afin de réduire le temps entre la naissance des feux et la première intervention.Par ailleurs, le responsable de la Protection civile a indiqué que la non acquisition de canadairs est un choix "réfléchi" que sa direction à pris après une étude détaillée sur ce moyen de lutte contre les feux de forêts. "La direction de la Protection civile a décidé, après une étude approfondie, de ne pas acquérir de canadairs, jugés non rentables et peu efficaces pour notre cas", a-t-il déclaré.Il faut au moins 10 appareils canadairs pour couvrir tout le territoire algérien, alors que "leur prix est excessivement cher, et leur coût de maintenance est encore plus cher", dira-t-il.Pour l'Algérie, cet appareil est un moyen peu efficace et ne peut donner qu'une aide "modeste" dans la lutte contre les feux de forêts, par rapport à son coût. En outre, ces avions bombardiers d'eau ne sont utilisés que pour une très courte durée dans l'année, selon M. Achour, ajoutant qu'ils ont besoin de pilotes hautement qualifiés.A la place des canadairs, le dispositif de lutte contre les feux de forêts sera renforcé par 6 hélicoptères, dont trois sont déjà réceptionnés, a-t-il fait savoir."Nous avons opté dans notre nouvelle stratégie de lutte contre les feux de forêts, pour l'intervention aérienne rapide à travers les six hélicoptères qui seront opérationnels l'été 2013", a affirmé le commandant Achour.