Le bilan des affrontements confessionnels liés à la Syrie qui ont secoué cette semaine Tripoli, la grande ville du nord du Liban, s'est élevé à 15 morts et 112 blessés, a affirmé samedi un responsable des services de sécurité. Un adolescent de 16 ans appartenant à la communauté alaouite (branche du chiisme) a succombé à ses blessures après avoir été touché vendredi dans des combats à la roquette et à l'arme automatique entre un quartier alaouite soutenant le régime syrien et deux quartiers sunnites hostiles à Damas. Ces affrontements, fréquents à Tripoli depuis le début de la crise en Syrie il y a 17 mois, avaient débuté lundi. Un cessez-le-feu avait été décrété mercredi mais les combats avaient repris vendredi après la mort d'un cheikh sunnite dans des tirs. Les affrontements ont opposé le quartier alaouite de Jabal Mohsen (nord-est de Tripoli) à ceux sunnites de Bab el-Tebbaneh (nord) et Qobbé (est). Samedi, dans la rue de Syrie, la ligne de démarcation entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh, tous les magasins étaient encore fermés, et les habitants n'étaient pas encore rentrés chez eux. Selon des sources médicales, un technicien de Sky News Arabia et une photographe canadienne indépendante ont été légèrement blessés par des balles perdues près de Bab el-Tebanneh. Le Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne, reste profondément divisé entre adversaires et partisans du régime Assad --qui appartient à la communauté alaouite--, et le Premier ministre Najib Mikati s'est dit "inquiet" des tentatives d'entraîner le Liban dans le conflit syrien. Paris et Washington ont également fait part de leur inquiétude d'une "réaction en chaîne à partir de la Syrie", tandis que l'ONU a appelé à soutenir davantage le Liban face aux risques de déstabilisation. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a déploré les affrontements au Liban, ajoutant qu'ils perturbaient son travail d'aide aux Syriens qui se réfugient au Liban. Le HCR dispose d'un nouveau centre d'aide à Tripoli même.