Le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad Dine El Otmani, a estimé que l'union maghrébine était une "nécessité stratégique", lors du 8e congrès de la jeunesse du PJD (islamistes, au pouvoir) qui s'est achevé ce week-end à Tanger (nord). "L'Union maghrébine est une nécessité stratégique, civilisationnelle et économique pour permettre aux pays de la région de surmonter leurs problèmes politiques et économiques et renforcer leur position vis-à-vis des autresregroupements régionaux", a déclaré M. El Otmani, selon des propos rapportés par l'agence marocaine MAP. Selon lui, "le Grand Maghreb est une réalité dans la culture, la langue et l'aspiration des peuples de la région, qui a besoin d'être traduite dans les faits à travers une intégration politique et économique". Devant les quelque 2.600 jeunes du Parti justice et développement (PJD), il a plaidé pour "la création d'une union des jeunes maghrébins". Un sommet de l'Union du Maghreb arabe (UMA) est prévu avant la fin de l'année en Tunisie, une première depuis 1994. L'UMA, qui regroupe le Maroc, la Tunisie, la Libye, l'Algérie et la Mauritanie, vise en particulier à créer une zone de libre échange. Quasiment moribonde depuis sa création en 1989, en raison notamment du différent entre l'Algérie et le Maroc sur la question du Sahara occidental, l'UMA a été réactivée au lendemain du Printemps arabe. Cependant, une telle union restera "de pure forme" tant que les frontières entre le Maroc et l'Algérie ne seront pas rouvertes, a déclaré fin juillet le Premier ministre marocain, Abdelillah Benkirane. La frontière terrestre entre les deux pays est fermée sur décision d'Alger depuis 1994, après un attentat meurtrier à Marrakech dont Rabat a imputé la responsabilité aux services de renseignements algériens.