Le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) était mardi en Syrie pour réclamer un meilleur accès aux centaines de milliers de personnes touchées par les violences, notamment celles d'Alep où la pénurie en produits alimentaires se fait particulièrement sentir. Dix-sept mois après le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad qui s'est militarisée au fil des mois face à la répression, les combats ne connaissaient pas de répit entre rebelles et forces gouvernementales à Alep (nord), Hama, Homs, (centre), Idleb (nord-ouest), Deraa (sud) et Damas, tout comme les bombardements de bastions insurgés par le régime, selon des militants. Au moins 113 personnes, 81 civils, 22 soldats et 10 rebelles ont péri dans les violences, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La veille, 153 personnes ont péri dans les violences. L'OSDH a fait état en outre de la découverte de dix nouveaux cadavres à Daraya, une ville près de Damas où a été perpétré fin août un massacre, portant à plus de 500 le nombre de morts, dont des dizaines de femmes et enfants. Rebelles et armée s'en étaient alors rejeté la responsabilité. Face aux violences, plus de 100.000 Syriens se sont réfugiés dans les pays voisins en août, "le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du conflit" en mars 2011, a annoncé le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève. Au total, quelque 235.000 Syriens ont fui la Syrie et 1,2 million ont été déplacés dans le pays. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon estime que la situation humanitaire "se dégrade" et va demander aux pays membres d'aider les voisins de la Syrie qui accueillent des réfugiés, a indiqué son porte-parole Martin Nesirky, en référence au Liban, à la Turquie, à la Jordanie et à l'Irak. M. Ban doit faire un rapport mardi à l'Assemblée générale de l'ONU sur la situation. Faute de consensus sur un règlement du conflit, la communauté internationale se concentre sur l'aide humanitaire, qui apparaît de plus en plus urgente. A Alep, après plus d'un mois de violences dans la capitale économique du pays, les militants parlent de pénuries dans les quartiers rebelles.