L'ancien "numéro 2" de l'armée égyptienne, le général Sami Anan, mis à la retraite le mois dernier par le président Mohamed Morsi, est visé par une plainte pour enrichissement illégal qui vient d'être transmise à la justice militaire, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. La plainte déposée par un avocat, Samir Sabri, a été transmise par le procureur général Abdel Méguid Mahmoud au parquet de la justice militaire, compétent pour y donner suite ou pas. Me Sabri accuse l'ancien chef d'Etat-major d'avoir acquis illégalement des terrains à construire près du Caire. Si la plainte est reconnue valable, M. Anan serait le premier membre du haut conseil militaire qui a dirigé le pays entre la chute du président Hosni Moubarak en février 2011 et l'investiture de M. Morsi fin juin 2012, à comparaître devant la justice. M. Anan était le "numéro deux" du Conseil suprême des forces armées (CSFA), un collège d'une vingtaine de généraux dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense et chef d'Etat de fait pendant la période de transition. MM. Tantaoui et Anan ont été mis à la retraite le 12 août dernier par le président Morsi, issu des Frères musulmans, qui a dans le même temps retiré au CSFA les pouvoirs politiques qui lui permettaient de garder la présidence sous surveillance des militaires. Les deux officiers ont dans le même temps été nommés conseillers du président, une fonction largement honorifique, tandis que M. Morsi et son nouveau ministre de la Défense, Adbel Fatah al-Sissi, procédaient à un profond remaniement du CSFA. De multiples appels à juger MM. Tantaoui et Anan ont été lancés au cours des dernières semaines, venant en particulier des rangs de la gauche égyptienne et de proches de mouvements qui avaient lancé la révolte contre M. Moubarak.