Des tours opérateurs américains ont annulé les escales en Tunisie de quatorze croisières maritimes à la suite de l'attaque de l'ambassade des Etats-unis par des manifestants protestant contre un film islamophobe produit aux Etats-Unis, a-t-on appris vendredi de source portuaire. Des opérateurs et armateurs américains dont Holland America, Royal Caribbean et Disney Cruise, ont supprimé de leur itinéraire une escale au port de La Goulette-Tunis pour 14 croisières, qui étaient attendues d'ici fin décembre. Ces annulations entraînent la perte de 40.000 touristes, a estimé Sahbène Ben Fadhel, directeur central du port, situé près de Tunis. "Nous sommes surpris par le nombre d'annulations qui se sont succédées du jour au lendemain", a-t-il déclaré à la presse, indiquant que les annulations sont la conséquence directe de l'attaque contre l'ambassade américaine il y a deux semaines. Le responsable portuaire s'est inquiété de l'impact de ces annulations pour le tourisme et les secteurs liés à cette activité, notamment le transport, le commerce et l'artisanat. Washington a fait évacuer ses personnels "non essentiels" de son ambassade en Tunisie et mis en garde les Américains contre les voyages dans ce pays à la suite de l'attaque de la chancellerie et d'une école américaine le 14 septembre par des manifestants issus pour la plupart de la mouvance salafiste extrémiste. Selon M. Ben Fadhel, "des contacts ont été établis avec des tours-opérateurs qui ont annulé leurs voyages afin de les convaincre du retour de la sécurité et de la stabilité". Quatre personnes ont été tuées et des dizaines blessées parmi les assaillants et les policiers lorsqu'une manifestation contre le film "Innocence of Muslims" a dégénéré devant l'ambassade des Etats-Unis, qui a été partiellement envahie. Le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, avait alors déploré une gestion calamiteuse" de l'attaque par les autorités tunisiennes, tout en jugeant excessive la décision de Washington d'évacuer ses personnels. Le tourisme, qui représente 7% du PIB tunisien et emploie quelque 400.000 personnes directement ou indirectement, a connu une crise dramatique après la révolution et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.