Alger estime légitime de recourir s'il le faut "à la force pour éradiquer les groupes terroristes" dans le Sahel, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani. "Contrairement à ce qui se dit, l'Algérie n'est pas exclusivement pour le tout politique et nous avons toujours affirmé qu'il était légitime de recourir à tous les moyens, y compris à la force, pour éradiquer les groupes terroristes et leurs affiliés du crime transnational organisé dans le Sahel", a précisé M. Belani cité par l'agence APS. "Vous imaginez bien que l'Algérie qui a souffert dans sa chair de ces deux fléaux ne saurait faire preuve de la moindre once de complaisance ou d'indifférence en la matière", a-t-il souligné. "On a tendance, ces derniers temps, à présenter la position algérienne de manière schématique, en occultant certains éléments importants de notre approche et en la mettant systématiquement en opposition avec la position d'autres partenaires de la région", a-t-il ajouté. "Nous estimons toutefois que l'usage de la force doit être conduit avec le discernement voulu pour éviter l'amalgame et la confusion entre les populations du nord du Mali, qui ont des revendications légitimes, et les groupes terroristes et les narcotrafiquants, qui doivent constituer la cible parce qu'ils sont la source des menaces qui pèsent sur la région", a insisté le porte-parole du ministère. Mercredi, Alger avait salué la nomination de Romano Prodi comme envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahel et avait assuré l'ancien Premier ministre italien de son soutien dans sa mission. Le principe de l'envoi d'une force militaire ouest-africaine au Mali pour en déloger les islamistes armés semble désormais acquis, mais les obstacles liés à sa composition, ses capacités et son financement demeurent. L'Algérie et la Mauritanie ont fait savoir qu'elles n'enverraient pas de