La reconquête militaire du nord du Mali occupé depuis plus de six mois par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda est au coeur vendredi d'une réunion internationale à Bamako, dont l'objectif est d'en accélérer le déclenchement. La réunion, qui devait initialement débuter à 09H00 (locales et GMT) a été repoussée à 11H00 et sera ouverte par une allocution de président malien par intérim, Dioncounda Traoré, prononcée devant de hauts représentants de l'ONU, de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Union européenne (UE). Réunis à Bruxelles le même jour que cette rencontre de Bamako, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE devaient approuver dans la journée une déclaration par laquelle ils se disent "prêts à aider le Mali dans ses efforts pour rétablir l'Etat de droit et rétablir un gouvernement pleinement démocratique exerçant son autorité sur l'ensemble du territoire malien". Le projet de déclaration souligne que l'UE est disposée pour cela à "accélérer la planification d'une possible mission dans le cadre de la Politique de défense et de sécurité commune afin d'aider à la réorganisation et l'entraînement des forces de défense maliennes". L'armée malienne a subi une lourde défaite face à l'offensive lancée en janvier par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) alliés à des groupes islamistes emmenés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont depuis pris le contrôle total du nord du Mali, trois régions administratives représentant les deux tiers du territoire malien. Démoralisée et sous-équipée, cette armée n'est absolument pas en mesure de reprendre le Nord, où les islamistes imposent avec brutalité la charia (loi islamique), y commettant de nombreuse exactions: meurtres, lapidation, amputations, coups de fouets, destruction de monuments sacrés. Le principe de l'envoi d'une force armée de quelque 3.000 hommes venus des pays de la Cédéao, soutenue par l'ONU et recevant l'appui logistique des pays occidentaux, est acquis, mais les pays ouest-africains doivent préciser sa composition, ses besoins et ses missions pour en accélérer le déploiement.