Les ministres français et allemand des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Guido Westerwelle, appellent l'Union européenne à soutenir "le déploiement et l'engagement d'une force internationale au Mali", dans une tribune publiée samedi par le quotidien français Le Figaro. "Face à l'urgence de la situation" dans le nord du Mali, "nous pensons utile, ensemble, que l'UE soutienne le déploiement et l'engagement d'une force internationale au Mali", écrivent les deux ministres en soulignant que la situation dans ce pays "constitue un enjeu majeur pour la sécurité et la stabilité de la région sahélienne, celle de l'Afrique dans son ensemble et pour la sécurité de l'Europe". Ils demandent également que "l'UE mette en place une mission de formation des forces armées maliennes sur le modèle de ce qu'elle a déjà fait avec succès en Somalie", en relevant que "la reconstitution des capacités militaires maliennes est indispensable (...) pour une lutte efficace contre la menace terroriste". La mission européenne d'entraînement des forces africaines au Mali, qui pourrait mobiliser 200 militaires, sera discutée par les ministres de la Défense et ceux des Affaires étrangères de cinq pays européens, le 15 novembre à Paris, a-t-on indiqué jeudi au ministère français de la Défense. Les ministres ouest-africains de la Défense et des Affaires étrangères ont eux débattu vendredi à Abuja d'un plan d'intervention armée dans le nord du Mali, prévoyant le déploiement de 5.500 soldats dont une partie ne viendrait pas de l'Afrique de l'Ouest. Ces ministres des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) devaient entériner un projet élaboré par leurs chefs d'état-major et devant être soumis, dimanche, aux chefs d'Etat et de gouvernement ouest-africains, lors d'un sommet à Abuja. Une fois adopté, ce plan sera transmis à l'ONU via l'Union Africaine (UA), selon le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo. Le 12 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU avait donné 45 jours à la Cédéao pour préciser ses plans de reconquête du nord du Mali, contrôlé totalement par trois groupes islamistes depuis fin juin.