Après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution sur la crise malienne dans laquelle il a donné un délai de 45 jours à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union africaine (UA) pour établir un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali, c'est au tour des 27 pays de l'Union européenne de donner leur feu vert à la planification d'une mission de l'UE au Mali. Hier, les ministres européens des Affaires étrangères ont donné leur accord pour examiner, «de manière urgente», la planification d'une éventuelle mission militaire destinée à aider l'armée malienne. L'UE a «clairement décidé de s'engager pour le Mali et pour le Sahel», s'est réjoui le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. «On ne peut pas accepter que le terrorisme s'installe dans une zone de non-droit au Nord-Mali», a renchéri son homologue allemand Guido Westerwelle. Mais, a-t-il insisté, «il ne s'agit pas d'envoyer des troupes de combat, il s'agit d'étudier des missions de formation». L'objectif de cette mission serait «la réorganisation et l'entraînement des forces de défense maliennes, en tenant compte des conditions nécessaires à l'efficacité d'une éventuelle mission, y compris le soutien plein et entier des autorités maliennes», précise le texte des 27. H. Y.
«Pays leader du Sahel, l'Algérie a une responsabilité particulière» Un colloque national sur la région du Sahel et le Sahara a été organisé hier à Alger. À l'ouverture de cette rencontre, le chef de département Emploi-préparation de l'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général major Zerad Chérif, a affirmé que la «place de leader» que l'Algérie occupe dans la région du Sahel lui conférait des «responsabilités particulières» pour soutenir les pays de la région face aux défis auxquels ils sont confrontés. Pour ce responsable, la bande sahélienne est marquée par une activité terroriste «intense et dangereuse». Les cercles de la contrebande et du trafic de drogue, la complicité de certaines tribus et l'accès facile aux armes, sont autant de facteurs qui favorisent la survie des terroristes et leur permettent de s'adapter à la région, a-t-il encore estimé. Le général major Zérad a indiqué que les résultats de ce colloque constitueront un plus pour la mise à jour et l'enrichissement de la banque de données en vue d'une «définition concrète des mesures à prendre pour remédier à la situation désastreuse qui prévaut dans la région du Sahel».