George Sabra, chef du Conseil national syrien, principale composante de la Coalition de l'opposition, a demandé vendredi "au monde d'agir avant la catastrophe" que représenterait l'utilisation d'armes chimiques par les forces du président Bachar al-Assad. "Nous demandons au monde d'intervenir immédiatement face à cet assassin (...) nous voulons des actes et pas seulement des paroles, nous voulons une nouvelle action et pas des avertissements", a-t-il déclaré en arabe lors d'une intervention depuis Paris retransmise en direct sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera. Il s'agit de la première réaction de l'opposition syrienne face aux mises en gardes internationales sur les armes chimiques. "Le danger ne menace pas seulement la Syrie et ses voisins directs mais aura aussi un impact négatif sur la sécurité mondiale", a souligné M. Sabra. S'adressant aux soldats, il a déclaré: "n'appliquez pas les ordres du tyran", prévenant que "le peuple syrien n'oubliera et ne pardonnera pas à tous ceux qui utilisent des armes de destruction massive". Il a encore estimé que "le régime se rapproche de sa fin". La communauté internationale a multiplié ces derniers jours les mises en garde à M. Assad contre tout recours à des armes chimiques, des responsables américains assurant que l'armée avait chargé avec du gaz sarin des bombes destinées à être larguées par avion. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé que le recours à ces armes contre la rébellion ou la population serait un "crime scandaleux". La Syrie a assuré qu'elle n'utiliserait jamais, "si elle en possède", d'armes chimiques contre son peuple. Toutefois, Moscou, son grand allié, a implicitement reconnu leur existence, affirmant qu'elles étaient "sous contrôle étroit". "A ce moment crucial de l'histoire de notre pays bien-aimé, nous nous tournons vers les Syriens où qu'ils soient et quelles qu'aient été leurs positions, nous en appelons à leur patriotisme, aux militaires et responsables de la sécurité, pour leur dire que la Syrie, le pays et son peuple, sont plus importants que tout", a encore dit M. Sabra. La Syrie est en proie depuis la mi-mars 2011 à une révolte populaire contre le régime de M. Assad qui s'est militarisée face à sa répression sanglante par les troupes. Les violences ont fait en près de 21 mois plus de 42.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).