La Syrie a depuis longtemps la capacité de placer des agents chimiques dans des obus d'artillerie et des missiles Scud. Bachar al-Assad pourrait utiliser des armes chimiques contre son peuple, prévient un général syrien qui a fait défection au régime. L'avertissement fait froid dans le dos. En exil en Turquie - il a fait défection devant les massacres de civils commis par l'armée régulière - le général syrien Moustafa Cheikh est catégorique. Selon des renseignements obtenus ces derniers jours par les forces rebelles, les fidèles à Bachar al-Assad pourraient utiliser des armes chimiques contre les insurgés, en réprésailles à l'attentat qui a coûté la vie mercredi à quatre hauts responsables du régime dont un beau-frère de Bachar al-Assad lui-même."Le régime a commencé à déplacer son arsenal chimique et à le redistribuer", a déclaré le général Moustafa Cheikh. "Ils les déplacent des entrepôts vers de nouveaux sites", a-t-il dit à Reuters alors qu'il se trouve dans le sud de la Turquie, près de la frontière syrienne. "Ils veulent brûler le pays. Le régime ne peut pas tomber sans commettre un bain de sang." "La prochaine étape sera ce bain de sang sans précédent et le régime aura recours à des armes non conventionnelles. Toute action déclenchera une riposte plus forte", a-t-il ajouté. Si les propos de l'officier n'ont pu être confirmés de source indépendante et que Damas nie farouchement vouloir d'utiliser une partie de son arsenal chimique contre son peuple, Israël et ses alliés redoutent un tel scénario. Pour l'Etat hébreux, la crainte est double avec le risque de voir tomber des armes chimiques aux mains d'activistes libanais du Hezbollah. Des responsables israéliens et Occidentaux ont ainsi déclaré il y a une semaine que la Syrie était apparemment en train de sortir des armes de leurs sites de stockage, sans que l'on sache si l'opération était menée à titre préventif ou préludait à un déploiement offensif. Vendredi, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a déclaré de son côté que l'Etat juif serait prêt à intervenir si le gouvernement syrien remettait des missiles ou des armes chimiques au Hezbollah.Dans un article du 13 juillet dernier, le "Wall Street Journal" évoquait les inquiétudes américaines sur le sujet. Damas, qui n'a jamais signé la moindre convention de non-prolifération des armes chimiques - pourrait posséder un important stock de gaz sarin, de gaz moutarde et de cyanure. Et l'administration Obama de prendre très au sérieux la menace et de redouter l'utilisation de ces armes de destruction massive.